L’office de la langue bretonne / Ofis ar brezhoneg : une association au service d’une langue de France

lundi 29 octobre 2007
 Patrice ROQUES

De statut associatif, l’OAB constitue une véritable entreprise de l’économie sociale avec un budget de 1.100.000 euros, 20 salariés permanents répartis sur 5 Centres ( y compris la Loire Atlantique ) et 5 services.
L’Office est représenté au Conseil Académique des Langues Régionales ( CALR ) des Académies de Rennes et de Nantes, au Conseil de l’UFR des Langues de l’Université Rennes 2, et dans plusieurs structures municipales où il contribue au développement du bilinguïsme breton/français.
Son conseil Scientifique regroupe des personnalités des deux Universités de Bretagne, de l’IUFM de Saint-Brieuc et de l’Université du Pays de Galles : cet encadrement universitaire garantit le sérieux et la notoriété de son action culturelle.

Dans le domaine proprement linguistique, l’Office intervient dans 5 directions correspondant à ses 5 services :
- Son Observatoire de la Langue Bretonne rassemble et analyse toutes les données sociolinguistiques en rapport avec la langue bretonne ;
- L’Office peut ainsi valoriser la langue bretonne, très menacée actuellement malgré une demanda sociale croissante ; il agit en particulier pour la « normalisation » des toponymes et des patronymes bretons souvent francisés.
- Son service « Traduction – conseil » intervient dans tous les domaines de la vie sociale : signalétique, Internet, à l’exclusion des traductions « littéraires ».
- Le Centre de Terminologie (TermBret) adapte la langue aux nécessités économiques et sociales nouvelles. On peut consulter gratuitement, à partir du breton ou du français, sa banque de données de 28252 termes : « TermOfis ».
- Son Agence de Développement répond à toutes les sollicitations du « terrain », en particulier des associations culturelles.

L’Office de la Langue Bretonne remplit donc une mission de service public , modèle réduit des services linguistiques mis en place dans divers pays d’Europe pour promouvoir l’usage des langues dites « minoritaires » ( par exemple en Irlande, au Pays de Galles, dans certaines régions autonomes d’Espagne…)
Son action volontariste veut répondre aux préoccupations quotidiennes et aux besoins nouveaux des « locuteurs natifs » et de ceux qui, individus ou collectivités, visent à enrayer le déclin de la langue et à assurer, outre sa survie, son développement.
Le succès encore modeste mais bien réel de l’OAB montre que toutes les « Langues de France », en dépit de préjugés tenaces, sont bien aptes à exprimer la modernité et à se développer en tant que langues vivantes de communication pour les générations futures, pour peu que l’on donne aux associations et organismes qui les représentent les moyens , en particulier financiers, de répondre à une demande sociale de plus en plus affirmée et résolument novatrice.


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