Tomate et chocolat : usages alimentaires et créolisation culturelle, sous la direction de Pascale Budillon Puma

mercredi 21 mai 2008
 Michel MOREL

TOMATE ET CHOCOLAT, usages alimentaires et créolisation culturelle
sous la direction de Pascale Budillon Puma
Contributions de Pascale Budillon Puma, Rodolphe Pauvert, Cristina Marinas, Nikita Harwich, Christine Frérot, Dominique Rivière, Isabel Vázquez de Castro, Ilenia Mele.

Présentation de l’ouvrage :

Un clin d’œil à deux films – l’un italien, Pane e cioccolata, de 1974, l’autre cubain, Fraise et Chocolat (Fresa y chocolate), de 1994. Tous deux abordent, sous leur titre léger, des questions socialement graves, l’émigration et la répression culturelle. Notre nouveau cocktail, Tomate et Chocolat veut, lui aussi, aborder de façon plaisante des aspects très substantiels de l’activité humaine : autour d’aliments, de remèdes ou de parfums qui ont traversé les océans, franchi les frontières, se sont acclimatés en de nouveaux territoires, en intégrant d’autres cultures que celles de leurs origines, et en devenant à leur tour emblématiques. Suivons la tomate et le chocolat, mais aussi les oranges, les citrons, la pastèque : ils nous emmènent en voyage de l’Antiquité à nos jours, de l’Europe aux Amériques, de l’Orient à l’Afrique, avec quelques haltes plus longues autour de la Méditerranée. Notre itinéraire à leur suite s’alimente aux sources de l’histoire, de la littérature, de la géographie, de la peinture, du cinéma, de la sociologie, de la chanson. Mais l’adaptation n’est pas une progression linéaire, elle procède par soubresauts, et peut marquer des temps d’arrêt… Non seulement les produits eux-mêmes ont changé de statut dans le temps, de produit de luxe à produit de consommation courante, ou remède devenant objet de gourmandise – c’est le cas du chocolat – mais ils ont donné lieu à des créations originales, comme les bodegones, natures mortes du XVIIe siècle espagnol, ou la cuisine authentiquement italienne – autrement dénommée régime crétois. La spécificité culturelle de la tomate dans l’actuelle réalité de la péninsule, ce sont aussi ces plantations méridionales drainant une main-d’œuvre, surtout africaine, surexploitée. L’immigration est aussi un champ d’observation privilégié sous l’aspect du rapport à la nourriture, avec l’étrangeté des aliments nouveaux, et l’attachement aux aliments traditionnels : et voilà comment, partis du commerce des produits, nous retrouvons les flux migratoires humains.

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