Langues régionales : pour une formation et un recrutement adéquats des enseignants

jeudi 20 novembre 2008
 Marie-Jeanne VERNY

Communiqué de la Coordination des enseignants d’occitan de l’Enseignement supérieur (UFR et IUFM) réunis à Toulouse 56 rue du Taur le 7 novembre 2008.

La situation socio-historique des langues régionales de France, les textes internationaux ratifiés, la reconnaissance constitutionnelle récente des langues régionales, leur présence effective dans les programmes officiels, le conventionnement particulier avec les collectivités mentionné au code de l’éducation, tout cela implique un traitement spécifique des modalités de recrutement et de formation des enseignants de langues et cultures régionales en général, et occitanes en particulier.

Spécifiquement, il est nécessaire que soit proposé au CAPES un nombre de postes proportionné aux besoins, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui, et des épreuves qui assurent la qualité (linguistique en particulier) des candidats, et qui permettent à tous de concourir dans la transparence. Non seulement il est nécessaire qu’un CRPE [1] spécial soit maintenu pour recruter les maîtres des classes bilingues, mais les compétences en langue régionale doivent aussi être valorisées au CRPE général. Nous demandons que soient établies pour le CRPE des épreuves spécifiques de langue (de bonification pour le CRPE général et de qualification pour le CRPE spécial), et/ou pour le CRPE spécial, qu’une partie des épreuves communes d’admissibilité et d’admission soit passée en occitan.

Dans le CAPES d’occitan, notre préférence est de conserver un nombre d’épreuves qui permette de s’assurer directement du niveau des candidats dans tous les aspects de leur formation. Dans l’hypothèse où un écrit réduit à deux épreuves serait en fin de compte imposé à tous, il faudra que l’épreuve d’occitan - puisque l’autre épreuve devra être consacrée à la seconde valence de notre CAPES bivalent - soit riche et qu’elle mette en valeur divers aspects de la compétence du candidat (par exemple un commentaire de texte(s), suivi de traductions brèves, occitan-français / français-occitan). Les épreuves orales (de didactique et de connaissance du système éducatif et de ses finalités) devront se dérouler autant que possible en occitan afin qu’elles donnent l’occasion de s’assurer de la capacité des candidats à s’exprimer dans la langue.

Les universités (UFR et IUFM) représentées décident de travailler ensemble à la certification dont en toute hypothèse la place dans le dispositif de formation est appelée à se développer. Un groupe de travail est formé entre les universités de Montpellier et Toulouse à cette fin, et toute université qui le souhaite peut le rejoindre : Contact : occitan@univ-tlse2.fr.

Les universités (UFR et IUFM) représentées décident de maintenir un contact étroit et régulier pour suivre les choix des formules de master que feront les Universités et leur mise en place, puisque dans la redéfinition des Masters se joue la question essentielle du lien entre enseignement, recrutement des enseignants, et recherche. Il est donc essentiel pour le maintien et le développement d’une capacité d’élaboration et de transmission de savoirs sus la langue occitane et plus largement sus la culture occitane dans tous ses aspects.

À Toulouse, le 7 novembre de 2008

Coordination des enseignants d’occitan de l’Enseignement supérieur UFR et IUFM

Premiers signataires du communiqué

- Gilles Arbousset (IUFM Montpelhièr)
- Joan Francais Courouau (UTM Toulouse)
- Pèire Escudè (IUFM Toulouse)
- Jean Claude Forêt (UPV Montpelhièr)
- Joèla Ginestet (UTM Toulouse)
- Jaume Gourc (UTM Toulouse)
- Arvèi Lieutard (UPV Montpelhièr)
- Patric Sauzet (UTM Toulouse)
- Joan Thomas (IUFM Toulouse)
- Maria Joana Verny (UPV Montpelhièr)
- Philippe Martel (UPV Montpelhièr)


[1Concours de Recrutement des Professeurs des Ecoles (NDLR).