La note du président - N°3/2011 des « Langues Modernes », par Jean-Yves Petitgirard

vendredi 23 septembre 2011

Les arrêtés du 22 juillet 2011 relatifs aux épreuves du baccalauréat à compter de la session 2013 fixent donc la liste, la nature, la durée et les coefficients des épreuves obligatoires. Le nouveau baccalauréat est bien sur les rails. À ce jour, trois éléments sont à noter. L’avancée très nette sur des épreuves écrites ET des épreuves orales pour toutes les séries, en LV1 comme en LV2. En se donnant comme base de référence le CECRL pour le second cycle, il ne pouvait en être autrement. Le deuxième aspect de différenciation par rapport à l’existant est la place de l’évaluation de l’oral : « effectuée en cours d’année » est-il précisé. Cette formulation est des plus ambigües car rien n’est dit sur la nature même de l’épreuve : un examen ponctuel en cours d’année ? Une succession d’épreuves, style « Contrôle Continu » ? Qu’en est-il de l’anonymat des élèves ? D’autres précisions suivront dans les jours prochains, nul doute, mais l’APLV restera attentive à l’exigence d’objectivité dans toute évaluation, à travers, entre autres, la nécessité de garantir l’anonymat des candidats. La troisième et dernière remarque concerne la série L : au vu de ce qui est proposé, dix minutes d’oral, coefficient 1, est-ce toujours une « filière d’excellence » ? La perspective d’une deuxième rencontre de l’APLV avec le Comité Stratégique permettra, sans doute, d’affirmer nos positions.

Dans ma note de mars 2011 (Les Langues Modernes, n° 1-2011), j’évoquais notre participation au projet REAL (Réseau Européen d’Associations de professeurs de Langues). Le dernier séminaire a donc eu lieu à Grenoble, le thème en était : « Le CECR : de la théorie à la pratique ». Une cinquantaine d’enseignants issus de toute l’Europe y a participé. Les participants ont particulièrement apprécié cette opportunité d’échanger « en direct » avec leurs homologues et cela doit nous interpeller en tant qu’association d’enseignants de langues. Le constat qui est fait est celui du manque drastique de lieux d’échanges, de confrontations… Les ressources sur Internet pullulent, les ouvrages pédagogiques sont facilement accessibles, les blogs proposant des réflexions de fond sur la didactique ne manquent pas, mais rien ne remplacera la dimension d’interaction physique, entre pairs, avec d’autres enseignants, avec des chercheurs, des praticiens… N’est-ce pas un des rôles de notre association que de favoriser ce type d’échanges ? Le projet REAL va donner place à la fédération REAL, ce qui signifie que le pilotage sera dans les mains des associations membres. Il me semble incontournable pour l’APLV de poursuivre l’aventure, sachant que REAL, voulue par l’Europe, aura l’écoute de la Commission, ce qui n’était pas le cas de la Région Europe de l’Ouest (REO), une des régions de la FIPLV, avec laquelle nous avons essayé de construire des projets ; mais n’étant pas éligibles, nous avons, à chaque fois, dû trouver des associations supports. Le projet REAL, comme d’autres, nous a permis de maintenir notre association à flot. Nous pouvons nous exprimer et faire part de nos idées parce que nous en avons les moyens, qui en grande partie viennent précisément de ces projets.

L’autre projet dans lequel j’ai engagé notre association est la numérisation de notre collection des Langues Modernes en accord avec la Bibliothèque Nationale. Là encore les choses avancent et nous devrions très bientôt signer une convention pour la parution de notre revue dans la collection numérique Gallica. Nous serons la première revue, en tout cas de langues, à bénéficier de ce rayonnement.
Notre avenir dépendra de notre capacité à nous investir, avec REAL, entre autres, dans de nouveaux projets à perspective européenne. C’est le souhait que je formule.

Pour mémoire, nous serons présents sur le salon Educatec-Educatice, comme l’année dernière. Cet évènement, à l’image d’Expolangues, est une vitrine pour notre association et nous permet d’avoir un contact privilégié avec nos adhérents et de rencontrer de nouveaux adhérents potentiels. Mais c’est aussi une contrainte organisationnelle et je remercie par avance les collègues qui prendront en charge la tenue du stand.

Un certain nombre de postes sont à renouveler à notre Conseil d’Administration. Le vote aura lieu lors de notre AG statutaire qui aura lieu à Reims les 5 et 6 novembre prochains. Le thème en sera : « La formation initiale des enseignants, état des lieux et perspectives ». Tous les détails se trouvent sur notre site.

Cette Note du Président sera ma dernière. Lorsque j’ai accepté de prendre la responsabilité de la présidence de notre association, c’était essentiellement pour éviter toute vacance, et à l’époque personne n’était prêt à assumer cette charge.
Un nouveau président s’est déclaré et il me paraît légitime de lui céder la place. Je lui souhaite bonne chance.
Quant à vous, chers collègues, je vous souhaite un bon retour dans vos classes et tout le courage nécessaire pour affronter cette nouvelle année scolaire.