Les nouveaux programmes pour les langues vivantes étrangères ont été publiés au Bulletin Officiel du 29 mai (Au B.O. n°22 du 29 mai : programmes de langue pour le collège et le lycée - Association des Professeurs de Langues Vivantes), à la suite d’une consultation largement ouverte, en deux phases.
En tant qu’association de professeurs de langues, l’APLV a répondu à cette consultation (Réponses aux questions ouvertes de la consultation ministérielle sur les programmes de langues vivantes étrangères, janvier 2025 - Association des Professeurs de Langues Vivantes et Réponses aux questions ouvertes de la consultation ministérielle sur les programmes de langues vivantes étrangères à faible diffusion, février 2025 - Association des Professeurs de Langues Vivantes) et a pu échanger directement avec l’inspection générale de langues, sous l’égide de la DGESCO, lors d’une entrevue le 30 janvier (Compte rendu de l’entrevue de l’APLV au ministère sur les programmes de langue - Association des Professeurs de Langues Vivantes).
L’évolution principale entre les projets soumis à consultation et la version définitive porte sur les entrées culturelles. Les contraintes posées initialement en termes d’axes et d’objets d’étude à traiter dans l’année ont été allégées (le nombre d’axes imposés passe de 6 à 5 de la 5e à la terminale, 3 en séries technologiques ; la référence à 3 objets d’étude obligatoires par an disparaît ; les objets d’étude sont « proposés à titre indicatif » et ne sont plus détaillés, ce qui leur fait perdre leur dimension contraignante). L’APLV ne peut qu’approuver cette évolution, qui diminue la pression sur les professeurs et leur donne plus de liberté dans le choix des contenus de leurs séquences pédagogiques et de souplesse dans l’organisation de leurs progressions annuelles. Le texte ministériel souligne la possibilité d’« associer deux [axes] reliés par une problématique commune dans une séquence », ce qui, là aussi, donne aux professeurs la liberté d’inventer des séquences adaptées à leurs élèves et plus originales.
L’APLV regrette cependant que la centralité de l’approche actionnelle n’ait pas été affirmée avec plus de force. Lors de l’entrevue du 30 janvier, nous avions demandé que les notions d’« approche actionnelle », de « progression spiralaire », de « problématisation », soient soulignées plus nettement et explicitées. La partie « Construire des projets pédagogiques pour agir avec la langue, s’engager et se construire grâce à elle » a certes été étoffée, mais l’APLV aurait souhaité que soient rappelés de manière plus explicite et argumentée les principes de base d’une pédagogie de projet fondée sur « la résolution de problèmes ».
L’APLV regrette également que ses remarques concernant le programme phonologique et les stratégies de compréhension n’aient été que partiellement prises en compte. La planification de l’apprentissage phonologique reste peu convaincante : il sera très difficile pour les enseignants de construire des stratégies d’apprentissage qui distinguent finement entre les niveaux du cadre, par exemple sur l’introduction des diphtongues ou des règles suprasegmentales, deux phénomènes linguistiques qui sont à mettre en œuvre dans leur ensemble dès le début de l’apprentissage. D’autre part, même si l’APLV se réjouit de la disparition des diagrammes douteux intégrant stratégies de réception et de production, l’association aurait souhaité que soient distinguées plus nettement stratégies d’écoute et stratégies de lecture, de manière à rendre leur enseignement, leur pratique et leur appropriation plus efficaces, en mettant en évidence les spécificités de ces stratégies.