La note du président - n°3/2017 des « Langues Modernes », par Jean-Marc Delagneau

mardi 12 septembre 2017

Lorsque vous ouvrirez cette livraison des Langues Modernes, les vacances ne seront plus que des souvenirs et les diverses rentrées passées ou en cours de finalisation n’auront pas apporté beaucoup de réponses à vos attentes dans le secteur des enseignements de langues vivantes étrangères et régionales.
La réouverture de classes-bilangues dans les collèges a répondu partiellement à la demande des collègues germanistes qui craignaient pour l’avenir de leur discipline, suite aux fermetures d’enseignements qu’avait engendrés leur suppression. Mais cette mesure ne concerne pas l’ensemble des langues vivantes et elle ne s’inscrit pas dans une structuration nécessaire du continuum des apprentissages depuis l’école primaire jusqu’à l’enseignement supérieur, intégrant et développant les sections européennes, internationales, les classes préparant des doubles baccalauréats et les doubles ou triples diplômes universitaires européens.
L’APLV continue de demander la mise en place d’une véritable politique à l’échelon national dans le domaine des langues vivantes étrangères et régionales qui soit à la hauteur des multiples enjeux. La diversification linguistique sur tous les points du territoire avec une continuité assurée des apprentissages constitue l’atout indispensable pour l’avenir politique, économique, scientifique et culturel de notre pays, si l’on prend en considération sa situation géographique et son rôle au sein de l’Union Européenne, y compris en tant que médiateur avec les autres états au niveau mondial.
Selon le bilan assez positif auquel j’ai assisté début juillet, l’initiative de sensibilisation aux langues vivantes sous la forme d’une « Semaine des langues vivantes » organisée par le ministère dans les académies, a tenu compte des propositions de l’APLV et a pu prendre sa véritable lancée cette année, mais elle demeure encore fort modeste. J’ai formulé de nouvelles propositions, mais elle ne devrait pas se dissoudre dans la foule des « Semaines de … » et avoir une place toute particulière, si l’on veut qu’elle contribue à changer la donne par rapport aux enjeux.
Je compte bien exposer toute la problématique liée aux langues vivantes étrangères et régionales avec les propositions de l’APLV lors de l’audience accordée par le nouveau ministre de l’Éducation nationale début septembre.