Appel à communications pour l’Atelier Anglais de spécialité–GERAS, juin 2018

mercredi 4 octobre 2017

En tant qu’expressions du spécialisé dans la langue, les langues de spécialité reflètent instantanément les évolutions des professions et des disciplines, et, a fortiori, leurs révolutions. La part la plus visible de la rupture paradigmatique introduite par Linné dans les sciences naturelles au XVIIIe siècle se trouve dans sa terminologie binomiale à base latine, innovation radicale à l’époque et toujours en usage chez les zoologues. Parmi les langues naturelles, les révolutions industrielles et technologiques britannique et américaine ont placé l’anglais à l’avant-garde de la sensibilité linguistique aux grands bouleversements du spécialisé. En témoignent des termes comme « spinning jenny » apparu avec les manufactures textiles de jadis et le cloud informatique d’aujourd’hui.

« Révolution », la thématique retenue par la SAES cinquante ans après les événements de mai 1968, nous invite à étudier l’impact des révolutions du spécialisé sur l’anglais. Les exemples cités ici relèvent du lexique et de la terminologie ; les approches consacrées aux néologismes et aux dictionnaires spécialisés figurent aussi parmi les nombreuses pistes à explorer. Toutefois, les discours, les genres et les champs métaphoriques expriment également les mutations soudaines du spécialisé et, du coup, ils mutent aussi souvent eux-mêmes. En outre, toute révolution comporte une face dramatique qui se prête au récit : la fiction à substrat professionnel (FASP) et les formes littéraires porteuses de spécialisé illustreront la manière dont le creuset narratif permet la fusion entre langue spécialisée et révolution pour créer de nouveaux alliages. L’ensemble de ces problématiques en induit une multitude d’autres, liées, notamment, à la traduction et à la didactique. Comment traduire, comment enseigner les variétés spécialisées de l’anglais en période de bouleversement des mots et des choses ?

Les propositions sur cette thématique ou sujets apparentés (300 mots, bibliographie indicative de cinq titres maximum, institution et laboratoire) sont à adresser aux co-présidents de l’atelier avant le 15 janvier 2018.

gbordet[at]eila.univ-paris-diderot.fr et michel.vanderyeught[at]univ-amu.fr