La note de la présidente - n°4/2018, par Françoise Du

lundi 26 novembre 2018

Cette livraison des Langues Modernes correspond à la fin de l’année civile 2018 qui a été marquée par la réforme du lycée et du baccalauréat, qui se met progressivement en place dans les établissements et s’achèvera avec le premier baccalauréat rénové à la session 2021. Les réformes des baccalauréats professionnels et de l’apprentissage sont aussi amorcées
Tous ces chantiers ont été rapidement lancés et l’APLV a été consultée et a participé activement à plusieurs reprises aux auditions dans le cadre de cette série de réformes ordonnées par Monsieur Blanquer, Ministre de l’Éducation Nationale [1]. L’APLV a été reçue par la commission Manès-Taylor, à laquelle le Ministre avait demandé un bilan et des propositions sur l’enseignement des langues dans le premier et second cycle.
L’APLV a certes apprécié d’être entendue. Elle a pu mettre à de nombreuses reprises l’accent sur la nécessité de créer une vraie politique des langues vivantes étrangères et régionales cohérente à tous les niveaux d’enseignement, ainsi que faire des propositions sur la politique des langues menée actuellement. Cependant l’impact de nos interventions reste mineur. Par exemple l’enseignement des langues restera limité à une portion congrue de 2 heures par semaine, nommée « tronc commun », au lycée général, encore moins au lycée technologique.
L’APLV avait insisté sur la création d’un enseignement optionnel de LVA-LVB qui aurait représenté un avantage de taille pour l’avenir professionnel à l’international de nos élèves et étudiants. Elle avait aussi demandé d’autres améliorations de la situation sur le terrain, par exemple au niveau des effectifs. Nos interlocuteurs n’ont pas pris en compte ces propositions, loin de là. D’autre part, la publication au B.O. des textes de la réforme [2] bien avant la remise du rapport de la commission Manès-Taylor semble montrer le peu de cas que le ministère va faire des propositions qui y figurent, dont certaines, concernant la formation des professeurs des écoles, les effectifs et les horaires, auraient mérité une prise en compte effective.
Dans la perspective d’un monde ouvert à la mondialisation et aux échanges culturels et économiques, l’enseignement des langues vivantes ne doit pas se limiter à quelques langues européennes mais il convient d’élargir la palette de ces enseignements qui ouvriront à notre jeunesse de nouvelles perspectives professionnelles et intellectuelles.
Par ailleurs l’APLV a alerté le ministère à propos de la sous-estimation des besoins en postes d’enseignants de langues dites « rares ». On voit sur le terrain que le vivier de professeurs qualifiés pour enseigner ces langues est quasi inexistant, du fait de l’absence ou de l’insuffisance de postes aux concours pour remplacer les enseignants qui font valoir leurs droits à la retraite.
Cette livraison des Langues Modernes dont la thématique est « Langues et identité » aborde un sujet prometteur qui va de pair avec les réflexions menées par l’APLV sur les conditions d’enseignement des langues.
Je vous souhaite une excellente lecture de ces propositions qui apporteront une réflexion pertinente sur des facteurs qui peuvent avoir une influence considérable sur l’apprentissage des langues, à savoir les enjeux identitaires et idéologiques. Cela concerne tous les niveaux d’enseignement du primaire à l’université en France et, plus largement, en Europe, voire dans le monde.
Le numéro des Langues Modernes que vous allez lire est le dernier numéro pour l’année civile 2018. C’est pour moi l’occasion de vous inciter à renouveler votre abonnement à la revue de l’APLV, ainsi que votre adhésion à l’association.