Le dernier clic de l’APLV de l’année 2020-2021 a eu lieu jeudi 24 juin avec Paola Rivieccio, adhérente de l’APLV et de son équivalent italien, LEND.

Paola Rivieccio a expliqué les évolutions récentes du système éducatif italien dans le domaine de l’enseignement des langues.

La première tendance est la place privilégiée faite à l’anglais, première langue étrangère obligatoire du primaire à la fin du lycée. Ce choix d’un type d’enseignement très monolingue a un impact économique, avec le développement de l’offre de cours d’été et de séjours linguistiques. Ces cours et séjours, s’ajoutant à l’offre omniprésente en langue anglaise sur Internet créent, par contrecoup, chez les lycéens, le sentiment d’un plafonnement dans la maîtrise de la langue, et donc un effet d’ennui dans leurs dernières années d’apprentissage.

Un autre effet négatif de l’obligation d’apprendre l’anglais est la dévalorisation des autres langues enseignées officiellement en Italie, l’allemand, l’espagnol et le français, réduites à deux heures hebdomadaires au collège et au lycée général. Avec si peu d’heures de cours, les enseignants ont l’impression de ne pas pouvoir mener à bien l’enseignement de la langue dans ses subtilités ou favoriser la rencontre avec la littérature étrangère en langue originale. Paola Rivieccio évoque aussi un problème que nous connaissons bien en France : avec des classes limitées à 2 heures hebdomadaires, les professeurs doivent assurer neuf cours pour compléter leur emploi du temps, quelquefois dans plusieurs établissements.

Les professeurs italiens ont la latitude et l’habitude de faire des projets divers qui aident à pallier la situation : sensibilisation à d’autres langues, enseignement de DNL, programmes Esabac pour le français. C’est dans ce cadre que les autres langues que les quatre enseignées peuvent éventuellement exister.

L’APLV reprendra ses clics en septembre, avec une programmation riche et variée. Nous espérons vous retrouver nombreux à la rentrée. Bonnes vacances.