[POUR LES PROFESSEURS DE LANGUES VIVANTES]
Constats :
Dans la réforme du lycée, la volonté de tout changer en même temps a induit une charge de travail considérable pour les professeurs qui n’ont pas été bien informés ni formés à la nouvelle organisation du lycée et du baccalauréat.
La lourdeur des programmes de tronc commun et la multiplication des épreuves communes condamnent professeurs et élèves à une course constante. Les programmes de spécialité sont trop littéraires, donc ils n’attirent pas assez les élèves et beaucoup abandonnent la spécialité en fin de 1re.
L’impossibilité de choisir 2 spécialités LLCER ou une seule mais avec deux langues met les langues en concurrence. L’APLV demande que les spécialités soient bi-langues et ouvertes à une pluralité de thèmes, y compris socio-économiques et scientifiques.
Le statut de la 3e langue (LVC), uniquement prise en compte au baccalauréat dans la note de livret scolaire, vide petit à petit les cours des langues étrangères autres que l’anglais et l’espagnol, ainsi que des langues régionales.
Le ministre est friand d’annonces concernant les langues vivantes. Cependant, le plan langues vivantes n’est guère qu’une série d’éléments de langage, avec une seule mesure qui aurait pu avoir un impact sur le terrain, la poursuite de la création des écoles bilingues, qui reste malheureusement marginale. La loi sur l’école de la confiance encourage les initiatives locales pour créer des établissements à vocation européenne ou internationale, mais là encore, cela concerne un très petit nombre de structures. L’annonce en 2018 d’un effort pour développer l’enseignement de l’arabe, du chinois et du russe n’a pas été suivie d’effet. Au contraire, puisque le nombre de postes mis aux concours dans ces langues (comme dans les autres !) stagne ou diminue.
La réforme du lycée professionnel réduit le nombre d’heures d’enseignement général, ce qui nuit à l’employabilité future des élèves.
Les réformes des concours de recrutement sont également inquiétantes : le CRPE se recentre sur le français et les mathématiques, le CAPES voit s’accroître la part de la didactique et diminuer celle des savoirs universitaires.
Propositions :
Plusieurs points nous semblent fondamentaux pour assurer l’efficacité de l’enseignement des langues :
• recréer des postes aux concours de recrutement pour alléger les effectifs ;
• augmenter les horaires hebdomadaires et favoriser les dispositifs plurilingues ;
• préserver la diversité dans l’offre des langues.