La note de la présidente 2/2022, par Françoise Du

samedi 22 octobre 2022

Quand vous lirez cette note, le nouveau ministre de l’Éducation nationale mon- sieur Pap Ndiaye devra faire face aux défis à affronter afin de rendre le métier d’enseignant plus attractif à tous les niveaux d’enseignement, de la maternelle à l’université. Le début de l’été fut très positif en ce qui concerne les prises de contact.

J’ai été reçue au cabinet du ministre le mardi 28 juin accompagnée de Jean-Luc Breton, le secrétaire général de l’APLV. Julie Benetti et Thomas Leroux, conseillers aux affaires pédagogiques et aux savoirs fondamentaux auprès du ministre, ont semblé être à l’écoute de nos demandes concernant les langues vivantes étrangères et régionales et connaitre nos préoccupations en ce qui concerne les améliorations possibles en ce domaine.

Les échanges se sont ensuite centrés surtout sur la réforme du lycée et du bacca- lauréat. L’APLV a développé à nouveau ses analyses : demandes d’augmentation du coefficient des LVC, de simplification et d’allègement des programmes des spécialités LLCER, de création de spécialités bi-langues, de prise en compte des langues vivantes au grand oral ou au moins d’élaboration de consignes nationales claires quant à la possibilité de leur utilisation par les candidats.

Madame Benetti et monsieur Leroux nous ont dit qu’il n’y aurait pas de remise en cause de la réforme, même si, évidemment, des ajustements sont possibles. Ils nous ont rappelé la nécessité de mesurer les effets de cette réforme avant toute évolution. Le comité de suivi de la réforme à l’évaluer et éventuellement à proposer des modifications, notamment pour le grand oral. Notre proposition de spécialités bilangues a éveillé l’intérêt de nos interlocuteurs, qui proposent de la creuser, notamment pour évaluer si cette ouverture n’induirait pas des effets sur le choix et donc l’existence de certaines LVB et LVC.

L’APLV a été satisfaite de cet entretien cordial et franc avec les conseillers du ministre. Il est trop tôt évidemment pour porter un jugement sur le désir et les capacités de l’équipe autour de monsieur Ndiaye d’entendre les demandes de la profession et de proposer des réponses efficaces à son malaise. L’APLV a également été reçue au ministère le 30 août en tant dans que membre de la conférence des associations de spécialistes pour les langues.

État des lieux et propositions : les chantiers du Ministre
Les sujets éducatifs qui posent problèmes sont nombreux. Cela va du recrutement des enseignants à la revalorisation des salaires et des conditions de travail qui ne motivent plus les étudiants à devenir enseignants.

Il manquait 4 000 professeurs (dont 1 700 en primaire) sur un total de 880 000 à l’issue des différents concours de recrutement du printemps. Début août, devant l’assemblée nationale, Pap Ndiaye reconnaissait une situation « plus diffi- cile que d’habitude » et un recours aux contractuels « plus important qu’[il] ne le souhaitai[t] ». (Le Monde 2 août 2022).

Il est indéniable que cette crise des vocations doit être prise en considération. La concertation prévue à l’automne suffira-t-elle à redonner le souffle et l’énergie nécessaires à la reconstruction de notre système éducatif ? Hélas, on ne peut que constater les résultats médiocres, voire catastrophiques des politiques d’éducation qui ont prévalu au cours de la dernière décennie. Il faut adopter de nouvelles pos- tures et créer de nouvelles exigences afin de préserver nos langues et leurs cultures. Les enseignants français aspirent à une reconnaissance sociale et financière, ce qui semble particulièrement légitime quand on sait que les salaires des enseignants français sont souvent inférieurs à ceux des pays voisins de la zone euro.

Je vous souhaite un bonne lecture de ce dossier « Varia – Jeunes chercheurs et chercheuses ».