Appel à contribution pour le numéro 1/2025 des Langues Modernes « Apprendre les langues : une question de confiance » coordonné par Michèle Valentin

dimanche 10 mars 2024

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Appel à contributions Langues Modernes 1/25 à télécharger

Apprendre les langues : une question de confiance 
Coordonné par Michèle Valentin

Publication de l’appel à articles : 8 mars 2024 
Date limite de soumission de propositions d’article : 29 avril 2024
Réponses aux auteurs et autrices : 6 mai 2024
Envoi des articles à la rédactrice en chef et à la coordinatrice : 16 juillet 2024
Examen des articles par le comité de lecture des Langues Modernes : septembre 2024
Retour des articles finalisés après intégration des corrections demandées : décembre 2024
Publication du numéro 1/25 : mars 2025
Les propositions (3000 signes espaces et bibliographie comprises, accompagnés de 3 mots clés) sont à envoyer (via le formulaire dédié à télécharger sur le site de la revue) à :
• Michèle Valentin (coordinatrice du numéro), mdvalentin51@gmail.com
• Nadja Maillard-De La Corte Gomez (rédactrice en chef des Langues Modernes), redaction.languesmodernes@gmail.com

Il n’est pas rare que les questions vives qui travaillent l’enseignement-apprentissage soient abordées en terme de points d’achoppements, de freins ou d’obstacles (Landsheere, 1986 ; Clivaz et al., 2015), y compris dans le domaine des langues vivantes (Baslev et alii., 2022). Cela revient d’une certaine manière à considérer les enjeux éducatifs sous l’angle d’un écart rarement formulé entre une situation idéale d’apprentissage où tous les objectifs seraient atteints – la « norme », et une réalité (trop souvent) décevante, problématique et pour tout dire, quelque peu frustrante ; la réussite ne se décrète pas, n’est pas un point d’arrivée isolé mais bien un processus qui est tout sauf linéaire et qui échappe en grande partie aux éducateurs.
Toutefois, pour toute approche conçue en terme de manques divers, il en existe d’autres, qui adoptent un angle différent (Tardieu, 2019 ; Pace, 2017), dont certaines centrées sur le nécessaire processus de développement de compétences transversales, comme l’estime de soi, le sentiment d’auto-efficacité et l’engagement (Capron Puozzo, 2012). En contexte d’apprentissage, cela présuppose d’avoir « confiance en soi », ce qui renvoie au désir et à la capacité de mobiliser ses ressources pour réaliser une tâche donnée. Le sujet a l’assurance qu’il/elle peut s’appuyer sur l’ensemble de ses connaissances, de ses compétences et de ses atouts, sur sa créativité, etc. (Capron Puozzo, 2018), en résumé sur son sentiment d’auto-efficacité.
Il s’agit aussi d’être confiant en sa capacité à entrer en relation avec autrui, c’est-à-dire à être dans la reliance, concept qui au plan social, implique « la production de rapports sociaux médiatisés » (Bolle de Bal, 2003, en ligne). À cette dimension sociale viennent s’ajouter les « dimensions essentielles des enjeux de reliance  : la reliance à soi (reliance psychologique), la reliance au monde (reliance culturelle, écologique ou cosmique) […], la reliance cognitive  » (ibid.). La réussite d’un apprentissage est étroitement corrélée au sentiment d’auto-efficacité comme aux capacités de reliance.
Le contexte de l’apprentissage joue également un rôle déterminant. Ainsi, « un sentiment élevé d’efficacité personnelle (SEP) au sein d’un environnement réactif récompensant les réussites valorisées favorise les aspirations, l’engagement productif dans des activités et un sentiment de réussite personnelle » (Bandura, 2003, p. 37).
L’engagement de l’apprenant joue un rôle tout aussi central (Bandura, 1997). Celui-ci doit en effet prendre en main son apprentissage pour pouvoir bénéficier du dispositif pédagogique qui lui est proposé  : « il s’agit alors de soutenir l’apprenant dans son processus d’autonomisation, c’est-à-dire dans son processus de développement de l’autonomie » (Nissen, 2022, en ligne). L’engagement apparaît aussi comme un pré-requis à tout apprentissage, dans la mesure où le développement de compétences puis la réussite des apprenants lui sont subordonnés. Il détermine également le degré de satisfaction qu’ils sont susceptibles de tirer de leur apprentissage et leur volonté de mener à bien les tâches à réaliser. C’est pourquoi les différents acteurs (enseignants, concepteurs, formateurs, chercheurs...) s’intéressent aux méthodes et aux indicateurs qui permettent d’observer l’engagement entendu comme les attitudes, les comportements et les efforts mobilisés en situation d’apprentissage (Halverson et Graham, 2019).
La question de la confiance s’inscrit dans un jeu complexe de relations, impliquant des facteurs contextuels, psychologiques, sociaux, cognitifs, affectifs et émotionnels, entre estime de soi, sentiment d’auto-efficacité, reliance, autonomisation et engagement, pour ne citer que quelques-uns des concepts auxquels on peut la rattacher.
Les contributions attendues pour ce numéro aborderont ces aspects pour tout ou partie, en essayant d’explorer les aspects pratiques ou théoriques, les initiatives modestes ou d’envergure susceptibles de nourrir la réflexion dans le domaine de l’enseignement-apprentissage des langues vivantes, en France, en Europe, dans le monde.
Voici quelques propositions d’axes susceptibles d’orienter les contributeurs qui prennent en compte différents niveaux d’action (Lecomte, 2004) :
• On pourra s’interroger sur les leviers qu’une organisation ou une institution locale, nationale, européenne ou internationale est susceptible de mobiliser pour accompagner et diffuser un sentiment de confiance et une volonté d’engagement au service d’un enseignement-apprentissage des langues vivantes plus efficace non seulement, en termes de performance linguistique mais aussi de mieux être.
• Le développement d’un sentiment élevé d’efficacité personnelle ne se décrétant pas, comment peut-on dès lors l’instiller au sein d’une équipe d’enseignants de langues vivantes et d’autres disciplines, chez des professeurs en formation initiale, chez des élèves ?
• Les processus d’implication, d’engagement et de développement de l’autonomie ne vont pas de soi lorsque l’on a affaire à des publics captifs, dont le degré d’engagement est au mieux inégal. Quelles sont les approches, les stratégies susceptibles de le susciter ?
Ce numéro accueillera deux types de contributions :
• des articles de recherche, portant sur des développements conceptuels et méthodologiques : études de cas, analyses de manuels et de matériel didactique, expérimentations dans le cadre de protocoles scientifiques spécifiques, analyse de pratiques enseignantes déclarées et/ou constatées en classe de langues vivantes ;
• et des récits et analyses d’expériences pédagogiques : analyse d’activités ou de tâches, ou de dispositifs d’enseignement et de formation. Ces textes préciseront les principes pédagogiques retenus, les objectifs, le déroulement des séquences, les modalités de travail, les consignes données, les difficultés rencontrées, les plus-values, et feront part des résultats et des prolongements envisagés.
Références bibliographiques
BANDURA, Arthur. Self-Efficacy : the exercise of control. W. H. Freeman & Co, 1997.
BANDURA, Arthur. Auto-efficacité. Le sentiment d’efficacité personnelle. De Boeck, 2003.
BALSLEV, Kristine, Ecaterina BULEA BRONCKART, Véronique LAURENS et Laura NICOLAS (dir.). Les obstacles dans l’enseignement des langues et la formation des enseignants. Les Éditions Lambert-Lucas, 2022.
BOLLE DE BAL Marcel, « Reliance, déliance, liance : émergence de trois notions sociologiques », Sociétés, 2003/2 (no 80), p. 99-131, consulté le 13 novembre 2023. URL : https://www.cairn.info/revue-societes-2003-2-page-99.htm ; DOI : 10.3917/soc.080.0099.
CAPRON PUEZZO, Isabelle. « Le sentiment d’efficacité personnelle et l’apprentissage des langues », Recherches en didactique des langues et des cultures [, consulté le 13 novembre 2023. URL : http://journals.openedition.org/rdlc/2432 ; DOI  : https://doi.org/10.4000/rdlc.2432.
CAPRON PUEZZO, Isabelle. « Lorsqu’Artémis rencontre Hermès : confiance et reliance mises à l’épreuve », Recherche et pratiques pédagogiques en langues [En ligne], Vol. 37 N°1 | 2018, consulté le 13 novembre 2023. URL : http://journals.openedition.org/apliut/5824 ; DOI : https://doi.org/10.4000/apliut.5824
CLIVAZ, Lucette, Jennifer DUPERRET, Hélène ESCUYER et Marc VASSANT. « Dépasser les obstacles en situation d’apprentissage : projet d’un dispositif de formation continue pour formateurs en formation professionnelle  ». Formation et pratiques d’enseignement en questions, 18, 101-123. 2015.
LANDSHEERE, Gilbert de. La recherche en éducation dans le monde. PUF, 1986.
LECOMTE, Jacques, « Les applications du sentiment d’efficacité personnelle », Savoirs, 2004/5 (Hors série), p. 59-90. consulté le 14 novembre 2023. URL : https://www.cairn.info/revue-savoirs-2004-5-page-59.htm ; DOI : 10.3917/savo.hs01.0059.
HALVERSON, Lisa and Charles R. GRAHAM. « Learner Engagement in Blended Learning Environments : A Conceptual Framework  », Online Learning, 23, 145-178, 2019, consulté le 14 novembre 2023. URL  : https://doi.org/10.24059/olj.v23i2.1481
NISSEN, Elke. « Accompagnement de l’autonomisation dans des dispositifs d’apprentissage des langues médiatisés : des leviers récurrents », Recherches en didactique des langues et des cultures [En ligne], 19-1 | 2022, consulté le 14 novembre 2023. URL : http://journals.openedition.org/rdlc/10663 ; DOI : https://doi.org/10.4000/rdlc.10663
PACE, David. The Decoding the Disciplines Paradigm : Seven Steps to Increased Student Learning. Indiana University Press, 2017.
TARDIEU, Claire. « Principaux enjeux de la didactique des langues : quelle posture adopter ? », Études Interdisciplinaires en Sciences humaines, 2019, Creative Industries in Post-Humanism, Études interdisciplinaires en Sciences humaines, 6, p.3-25.


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