Suite à la Consultation nationale organisée en 2008 (voir l’annonce sur le site de l’APLV), le "Programme d’enseignement de langues vivantes étrangères pour les classes préparatoires au C.A.P. et pour les classes préparatoires au baccalauréat professionnel" est paru dans un B.O. spécial n° 2 du 19 février 2009. Avec une analyse de Christian PUREN.
A. PRINCIPES ET OBJECTIFS
Apprentissage des langues vivantes : citoyenneté et mobilité
Apprentissage des langues vivantes : une formation interculturelle
Apprentissage des langues vivantes et enseignement de l’histoire des arts
Apprentissage des langues vivantes, Cadre européen commun de référence pour les langues et niveaux de compétence
Communication et approche « actionnelle »
Cinq modules d’enseignement [1]
D’une langue à l’autre
B. LES MODULES D’ENSEIGNEMENT
Les cinq "modules" recoupent les cinq activités langagières du CECRL. Pour chacun sont présentés verticalement les types de messages, et horizontalement le "niveau d’exigibilité" (de A2 à B2), les "tâches élémentaires" (définies en termes de situations de communication à gérer) et les "stratégies et entraînement" (par ex. pour la compréhension de l’oral, "messages brefs" : "reconnaître un schéma intonatif, percevoir les éléments clés du message, percevoir le ton du message).
C. CONTENUS CULTURELS ET LINGUISTIQUES
Ils sont présentés par langue (allemand, anglais, arabe, espagnol, italien, portugais).
Les contenus culturels sont regroupés en "domaines", avec les "réalités et faits culturels" et les "exemples" correspondants.
Les contenus linguistiques sont présentés en :
* Prononciation, lecture et écriture ;
* "Les outils de la communication (grammaire de la langue)" (à partir d’une liste d’actes de parole).
La structure de la présentation des contenus est la même pour chacune des langues, mais aussi la liste des domaines culturels et celle des actes de parole. [2]
Télécharger le programme au format pdf.
Commentaire
Il faut saluer, dans ce nouveau Programme, l’harmonisation rigoureuse des objectifs, des contenus et de leur présentation. Elle devrait permettre, en particulier, de multiplier des expériences d’enseignement partiellement "intégré" des différentes langues, où l’interdisciplinarité serait mise en œuvre entre langues différentes.
On peut regretter, par contre, que ce qui est appelé la "formation interculturelle" soit conçue uniquement en termes de connaissances (cf. "Les savoir- être permettent l’ouverture à d’autres cultures, c’est-à-dire l’établissement de relations de comparaison, de rapprochement et de contraste", alors qu’elle relève d’un travail sur les représentations.
On peut regretter aussi que ne soient prises en considération :
ni la composante transculturelle : le "citoyen" que l’on veut former actuellement n’est plus seulement le citoyen français, mais le citoyen européen et même le citoyen "monde"... ;
ni la composante que j’appelle "co-culturelle" : une formation professionnelle doit, si l’on veut mettre en œuvre la "perspective actionnelle" du CECRL que les auteurs du texte recommandent par ailleurs), intégrer forcément la dimension de la "culture professionnelle", grande absente de ce document.
Il faut saluer enfin l’articulation proposée entre des tâches connues des enseignants (activités pédagogiques sur des documents et actes de parole) et des tâches complexes (nombreuses, diverses, hétérogènes) au service de projets qui leur donnent sens (voir le bon exemple donné en note de bas de page n° 3).
Les lycées professionnels, comme les lycées agricoles, sont de par leurs objectifs et leur public, les institutions les plus spontanément orientées vers la nouvelle approche actionnelle, celle de l’agir social. Antoine GALINDO, sur ce site, nous a appris récemment que l’enseignement agricole est grand ouvert à la coopération internationale (voir sur le site de l’APLV son article du 15 janvier 2009 intitulé « Enseignement agricole et coopération internationale : les langues vivantes au service d’une pédagogie du concret ».
Alors, encore un effort, pour que les prochains programmes intègrent vraiment le projet comme une dimension constitutive des programmes... avec la logique correspondante ! : les programmes officiels des lycées professionnels et des lycées agricoles se sont ouverts bien plus tôt que les lycées d’enseignement général aux référentiels de compétence. Nous attendons maintenant qu’ils ouvrent aussi la voie pour l’intégration de la perspective de l’agir social dans l’enseignement scolaire français.
Christian Puren