Les deux versions (écrite et orale) de cette conférence présentent et font fonctionner plusieurs modèles d’interprétation de l’évolution de la discipline « Didactique des langues-cultures » depuis un demi-siècle, dans le but de mieux comprendre les enjeux actuels, en particulier ceux auxquels est liée la perspective actionnelle.
On trouvera ci-dessous la version écrite (préalable) de la conférence, qui sera publiée dans les Actes du Colloque, ainsi que la version orale correspondante, laquelle est sensiblement différente (improvisation oblige...), mais qui se révéle mieux cadrée, en définitive, par rapport à la problématique générale du Colloque telle qu’elle avait été présentée dans l’appel à communications correspondant.
Entre l’une et l’autre versions sont abordés successivement les thèmes suivants :
1. l’évolution depuis un demi-siècle de la conception des opérations didactiques fondamentales (sélection et description de la langue, modèles cognitifs et méthodologiques, conception de la culture), évolution interprétée au moyen d’un modèle d’opposition « orientation objet / orientation sujet » ;
2. l’évolution des composantes privilégiées de la compétence culturelle (transculturelle, métaculturelle, interculturelle, multiculturelle, co-culturelle), ainsi que le bouclage historique récursif sur la composante transculturelle (les valeurs universalistes) qui provoque l’actuelle réactivation simultanée de toutes les composantes ;
3. l’interprétation de ces deux évolutions parallèles au moyen d’un troisième modèle, de « généralisation / particularisation », lequel permet à la fois de comprendre :
a) le mécanisme historique de construction de la discipline, à savoir le passage, à partir de la perspective initiale méthodologique, à deux perspectives « méta » : méta-méthodologique (« didactique » dans le sens restreint du mot) et méta-didactique (« didactologique ») ;
b) le double mouvement de toute réflexion didactique, qui exige de mettre constamment en récursivité ce que l’on appelle communément la « théorie » et la « pratique » (remarque supplémentaire au passage : la mise en relation de la théorie et de la pratique ne peut se réaliser que si l’on a recours à ces interfaces artificielles que sont les « modèles », tels que les trois utilisés ici) ;
c) enfin, last but not least, la relation étroite qu’entretiennent ces deux évolutions avec cet autre double mouvement à la fois opposé et complémentaire de mondialisation et d’individualisation que nous vivons par ailleurs dans d’autres domaines (politiques, culturels, économiques,...), double mouvement qui constituait la thématique de ce Colloque.
L’ensemble de cette réflexion - forcément très abstraite étant donné son projet affiché et ses thèmes abordés - est susceptible d’intéresser le formateur d’enseignants de langue, qui doit intégrer dans ses cours l’histoire et l’épistémologie de la discipline, mais aussi les enseignants qui veulent, pour mieux en comprendre la logique et les enjeux actuels, replacer la perspective actionnelle dans la longue durée historique de l’enseignement-apprentissage des langues.
Christian Puren
On trouvera ci-dessous trois documents :
1) L’enregistrement de la version orale de la conférence.
2) Les diapositives projetées et commentées au cours de cette conférence orale.
3) Le texte de la version écrite de la conférence, avec les diapositives intégrées, dont les 9 premières (qui sont celles qui ont été commentées dans la conférence orale) sont reprises en grand format dans le document 2 ci-dessus.
Le colloque de Tallin 2008 a été financé par le projet Fonds Social européen n° 1.0101-0225 « Amélioration de la qualité d’enseignement du francais en Estonie ».