« Une nouvelle loi sur les langues régionales n’est pas forcément nécessaire », propos de Xavier North sur l’Express.fr

mercredi 10 février 2010

En 2008, Christine Albanel, alors ministre de la culture, promet une loi sur les langues régionales. Un texte qui, en février 2010, n’est toujours pas à l’ordre du jour... Xavier North, délégué général à la langue française et aux langues de France, s’explique sur le sujet.

Faut-il considérer les propos de Christine Albanel comme une promesse de Gascon ?

Non. Il faut simplement comprendre que le contexte, depuis 2008, a changé -et changé en bien ! Car, depuis, pour la première fois, la Constitution stipule, dans son article 75-1 que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France. » Dès lors, il faut se demander si les deux raisons qui poussaient à la création d’une loi sont encore valables.

Lire l’article sur le site de l’Express


Ces propos appellent les remarques suivantes de la commission "langues de France" de l’APLV :

 Les réponses de X.NORTH aux questions souvent pertinentes du journaliste sont extrêmement surprenantes.

 L’allusion à de prétendues « langues d’oc » (au pluriel) est une aberration linguistique inadmissible pour la FELCO et tout linguiste digne de ce nom.L’unité de la langue occitane, dans sa diversité dialectale, n’avait jusqu’alors jamais été mise en cause par la DGLFLF.

 Surprenant encore le renvoi des mesures à prendre aux collectivités locales, dont on connaît par ailleurs les difficultés financières. Si les langues « régionales » sont inscrites dans la Constitution comme « patrimoine de la France » (article 75-1), il incombe en conséquence à l’Etat de définir les moyens de leur survie d’abord, de leur développement ensuite.

 Surprise encore devant le refus d’une loi en leur faveur, promesse de campagne du Président de la République, et engagement de la précédente Ministre de la Culture, Christine ALBANEL. X.NORTH frise l’incohérence en déclarant que l’arsenal juridique en faveur des langues « régionales » est très riche (cela se saurait…) tout en reconnaissant qu’elles se meurent et que « leur avenir dépend essentiellement de mesures collectives », donc évidemment d’ordre législatif…

 Une loi en faveur des langues « régionales » est réclamée par l’immense majorité des associations engagées dans leur défense. X.NORTH aurait-il oublié ce qu’il a soutenu jusqu’ici : la socialisation de ces langues, clé de leur survie, nécessite la définition et la mise en application urgente d’une véritable politique culturelle, non coercitive, au niveau national ?

 Enfin, affirmer que l’avenir des langues « régionales » dépend finalement de la volonté des locuteurs, alors qu’elles sont en danger de mort, laisse pantois : c’est renvoyer la responsabilité de leur disparition aux victimes !

 La DGLFLF, par la voix de X.NORTH, trahirait-elle sa mission ? Cela est inconcevable et on est en droit d’attendre du Délégué Général à la langue française et aux langues de France les rectifications qui s’imposent. 


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