Impressions en Catalogne du Nord

dimanche 24 avril 2022
 Ulrich HERMANN

Un petit séjour dans la région de Prades (Pyrénées-Orientales) me permet d’appréhender un peu la situation de la langue catalane en France. Quelques observations pêle-mêle : les noms des communes et des rues sont généralement indiqués en français et en catalan (évidemment). Le journal régional L’Indépendant publie un supplément en catalan pour les enfants (mais sur le site du journal rien en catalan). La journée du 23 avril, la fête de Sant Jordi (Georges), est célébrée dans beaucoup de villes et de villages.

À Prades je trouve dans une librairie un beau volume de poèmes dans les deux langues : Colette Planas, Lluna de buzuki (Edicions Paraules, Ille sur Tet). Dans une boutique presque ésotérique à Villefranche-de-Conflent (champignons séchés, matériel de sorcières, jeux bizarres etc.) se trouvent aussi pas mal de livres sur la région. Deux ouvrages pour enfants attirent mon attention parce qu’ils sont bilingues. Le premier, imprimé en France, Frigoulette, est en français et en catalan, le deuxième, imprimé en Catalogne, en catalan et en ‘aranès’. Aranès ? La propriétaire de la boutique ne sait pas non plus, mais elle se met aussitôt devant son ordinateur pour pouvoir me dire que c’est la langue du Val d’Aran.

Val d’Aran ? Une petite région frontalière avec la France, dans l’extrême nord-ouest de la Catalogne, dont la langue est une variété du gascon, de l’occitan donc. D’après wikipédia les habitants sont souvent quadrilingues : aranais, catalan, castillan et français… Autre information intéressante (je cite wikipédia) : « En 1990, la loi de la Généralité de Catalogne sur le régime spécial du Val d’Aran, déclare explicitement que l’aranais est une variété de la langue occitane, et lui donne un statut de langue officielle, au même titre que le catalan et l’espagnol. En 2006, le nouveau statut d’autonomie de la Catalogne étend la coofficialisation de l’occitan, dénommé aranais en Aran, à la totalité de la communauté autonome. »

Tiens, tiens.

À Céret un monsieur rencontré dans la rue - postier à la retraite, quinze ans de service à Paris - et sa femme nous font une petite leçon de prononciation. Je sais de quoi je parle, dit la dame, quand on n’est pas d’ici et marié à un Catalan on se fait tout de suite repérer. Donc : le a final est à peine audible, dans retirada par exemple ; le x se prononce ch ; les s à la fin sont toujours prononcés...