Texte du site de la Maison Heinrich Heine :
Pendant la période coloniale européenne, des milliers d’artefacts et d’œuvres d’art ont été acquis, appropriés ou pillés et rapportés d’Afrique en Europe. Ils font principalement partie des collections des musées européens et beaucoup de ces objets n’ont plus quitté les dépôts depuis leur arrivée il y a plus de cent ans. Dans le cadre des débats importants et de plus en plus vifs sur la restitution, le rôle de la langue et de la traduction est crucial. L’absence de ces objets a créé un vide linguistique dans de nombreuses communautés africaines et, en même temps, ils ont été assignés à une autre langue dans les catégories descriptives et les contextes de signification des musées.
Comment parler, dans un contexte interculturel, des objets liés à différents espaces de signification, histoires et mémoires, et finalement à des langues distinctes ? Quelles formes de traduction sont nécessaires pour donner une voix aux objets à travers leur histoire mouvementée et violente ? Quelles pratiques de traduction et de compréhension interculturelle sont indispensables dans le cadre des efforts de restitution pour révéler les couches de signification cachées ? Comment est-il possible de tenir un discours non violent sur et avec ces objets dans différents contextes linguistiques et culturels ? Quel rôle jouent les méthodes et techniques de la traduction pratique et des études de traduction ?
Ces questions seront abordées sous différents formats. En collaboration avec des alumni du réseau TheMuseumsLab, des traducteur.rices et des expert.es interdisciplinaires des deux continents, des discussions approfondies auront lieu, mettant en lumière les espaces linguistiques historiques ainsi que le lien entre objets, langue et présence/absence de l’histoire.