La Conférence des Associations de Professeurs Spécialistes s’est réunie le samedi 5 octobre au lycée Henri IV à Paris. L’APLV y était représentée par Jean-Luc Breton, vice-président.
Les débats ont porté sur le sujet majeur porté par la Conférence les années précédentes, la nouvelle organisation du lycée et du baccalauréat suite à la réforme de 2019, ainsi que sur le projet de réforme du CAPES, la formation continue des enseignants et la mise en place de groupes de niveau (ou de besoin) au collège.
La Conférence maintient son analyse de la réforme du lycée et du baccalauréat et demande des aménagements, de manière à reventiler la part du contrôle continu et celle des épreuves terminales en termes de coefficients. Une proposition consensuelle serait la redéfinition du grand oral de manière à le faire compter dans le contrôle continu. De toute manière, le grand oral ne nous satisfait toujours pas : la Conférence demande un ancrage disciplinaire de cette épreuve et, partant, son évaluation uniquement par des professeurs spécialistes. Le représentant de l’APLV a rappelé la situation absurde et inacceptable du grand oral en spécialité LLCER, où l’impossibilité pour le candidat de s’exprimer dans une langue autre que le français entraîne une décorrélation dépourvue de sens entre la langue et les contenus culturels qu’elle véhicule. Les dix associations présentes considèrent par ailleurs qu’au bout de cinq ans, une ré-évaluation des programmes s’impose, pour des raisons diverses selon les disciplines. L’APLV continue à demander des programmes moins exclusivement littéraires et artistiques, plus ouverts à l’actualité, l’histoire, l’histoire des sciences, etc.
La réforme dite « choc des savoirs » en collège est difficile à évaluer après les aménagements apportés par l’équipe de la ministre Nicole Belloubet. Les premières remontées montrent une faible application de la réforme et une plus grande désorganisation des emplois du temps des élèves et des professeurs lorsque des groupes de niveau ou de besoins sont constitués.
La Conférence estime nécessaire une formation continue de qualité pour les enseignants, centrée sur des informations et une réflexion disciplinaires plutôt que didactiques ou sociales. Il est clair pour la Conférence que, si l’on veut limiter le nombre de démissions de professeur, il faut donner à ceux-ci les moyens de mieux s’approprier les programmes et les objets d’étude de leur discipline.
Enfin, la Conférence demande que le ministère de l’Education Nationale et le ministère de l’Enseignement Supérieur engagent une réflexion avec les associations professionnelles sur la réforme du CAPES. Celle présentée au printemps dernier, avec un recrutement au cours de l’année de L3 et une formation post-CAPES de deux ans rémunérée ne fait pas l’unanimité, n’est pas recevable telle quelle et ne peut pas être imposée sans concertation et dans l’urgence.
La Conférence va demander une audience auprès de la ministre de l’Education Nationale pour évoquer ces différents sujets.