Le ministère de la Culture met en ligne la version finalisée d’un site entièrement consacré au patrimoine linguistique français. Intitulé « Corpus de la parole » et sous-titré « Comment on parle en France aujourd’hui », ce site se veut une « vitrine des langues » destinée à valoriser tous les aspects du patrimoine linguistique national. Plus de 75 langues parlées par des citoyens français sont recensées à ce titre : breton, basque, provençal, corse, flamand, créole, arawak en Guyane, drehu en Nouvelle-Calédonie, tahitien, mais aussi berbère, yiddish ou judéo-espagnol. Ce site est la concrétisation, accessible à tous, d’un travail de longue haleine mené par la Délégation générale à la langue française (DGLF) et son Observatoire des pratiques linguistiques, le CNRS, des laboratoires universitaires, etc.
Ce site d’une grande richesse propose une présentation détaillée de toutes les langues recensées : origine, histoire, diffusion, etc. Plus original, il permet aussi, grâce à une base sonore, d’entendre ces différentes langues, tout en suivant le texte en phonétique accompagné de sa traduction. La rubrique « Comprendre » donne accès à un approfondissement de certaines questions liées à la conservation des langues : signification et utilité des corpus oraux, conservation du patrimoine sonore, aspects juridiques des corpus, présentation du programme pour la conservation du patrimoine linguistique sonore, etc. Un moteur de recherche permet de trouver le sens - exemples à l’appui - et de traduire des mots dans une trentaine de langues de France. La mise en ligne de ce portail prend place quelques semaines après le lancement, le 10 mars dernier, du site « France Terme ». Celui-ci contribue aussi à la défense du patrimoine linguistique français, mais dans une approche différente. Egalement mis en oeuvre par le ministère de la Culture - par le biais de la DGLF -, il recense dans une présentation très pratique et bien conçue tous les termes publiés au Journal officiel par la Commission générale de terminologie et de néologie.
Cette collaboration entre la DGLFLF (Ministère de la Culture et de la communication) et le CNRS se poursuivra en 2008 par l’ajout de nouvelles langues, de nouveaux usages, d’autres situations, ainsi que par de nouveaux travaux de valorisation (transcriptions, parcours thématiques).