Résultat de l’enquête de l’APLV sur la validation A2 au DNB session 2009

lundi 14 juin 2010

En janvier 2008, quand le MEN a lancé la validation A2 dans la précipitation la plus complète et sans que les enseignants aient été formés, l’APLV avait lancé une enquête pour savoir comment le texte était reçu par les enseignants.

Les résultats de cette enquête, ainsi qu’une lettre de propositions signée par l’APLV et plusieurs syndicats avaient été envoyés au ministre qui n’avait pas souhaité y répondre.

En octobre 2009 nous avons proposé une nouvelle enquête pour savoir comment cette validation A2 s’était déroulée sur le terrain à la session 2009 alors que : «  [la maîtrise] du niveau A 2 dans une langue vivante étrangère […] est désormais exigée en plus de la moyenne obtenue entre les épreuves écrites et le contrôle continu. » (B.O. n° 3 du 17 janvier 2008)

Rappel des questions :

  1. Académie ?
  2. L’équipe enseignante a-t-elle eu connaissance d’instructions claires envoyées par le rectorat (-> IA-IPR de langues) ?
  3. Si vous avez répondu oui à la question précédente, ces instructions comportaient-elle une recommandation par rapport au nombre d’activités langagières à valider ? Si oui combien ?
  4. Comment les élèves ont-ils été évalués ?
  5. Combien d’élèves se sont-ils présentés au DNB ?
  6. Combien d’activités langagières ont -elles été prises en compte dans votre établissement pour avoir la validation A2 ?
  7. Combien d’élèves ont-ils été validés « A2 » par les professeurs de LV ?
  8. Le chef d’établissement a-t-il respecté l’avis des enseignants ?
  9. Combien d’élèves ont-ils eu leur DNB en n’ayant pas eu la validation A2 en LV ?
  10. Combien d’élèves n’ont-ils pas eu leur DNB parce qu’ils n’avaient pas la validation A2 en LV ?

Analyse des réponses :

Le questionnaire s’adressait aux équipes de langues vivantes des collèges. Nous avons reçu cinquante-cinq réponses exploitables provenant de vingt-deux académies différentes.

Les instructions (questions 2 et 3)
 32 équipes disent avoir reçu des instructions claires envoyées par le rectorat (-> IA-IPR de langues)
 22 réponses négatives à cette question.

Pour cette question il y a eu des réponses différentes provenant des mêmes académies. La circulation de l’information est parfois difficile et le chemin est parfois sinueux du ministère à l’enseignant.

Parmi les 32 réponses disant que des instructions claires avaient été données par les IPR de langues 29 ont précisé que ces instructions comportaient une recommandation par rapport au nombre d’activités langagières à valider.

Pour ce qui est du nombre d’activités langagières à valider (question 3), les 32 réponses se répartissent ainsi :
 3 activités langagières à valider : 6 établissements.
 4 activités langagières à valider : 3 établissements
 5 activités langagières à valider 19 établissements.
 1 équipe n’a pas répondu.

Les réponses à cette question montrent que la circulaire ministérielle (B.O. n°3 du 17 janvier 2008) n’a pas été interprétée par tous les IPR de la même façon.

La procédure au sein des équipes (questions 4 et 6) :
 L’évaluation de ce niveau A2 s’est déroulée de façon régulière au fil des évaluations incluses dans la progression annuelle pour 46 établissements, sur 1 ou 2 épreuves ponctuelles dans 3 établissements et sur 3 épreuves ponctuelles dans 1 établissement. Deux sans réponses à la question.
 Le nombre d’activités langagières prises en compte pour accorder cette validation A2 varie entre 3 et 5 :

  • dans 13 établissements 3 activités langagières ont été prises en compte,
  • dans 10 établissements 4 activités langagières ont été prises en compte,
  • dans 24 établissements les 5 activités langagières ont été prises en compte.
  • 8 questionnaires sans réponse à cette question.

Les résultats de la validation
Le nombre d’élèves validés « A2 » par les professeurs de LV (exprimé en % global toutes langues confondues par établissement)
 Nombre de réponses exprimées : 35

  • 100% : 5 (un collègue précisant « tous obligés »)
  • entre 97,50% et 90% : 11 établissements
  • entre 89% et 80% : 12 établissements
  • entre 76% et 68,70 % : 5 établissements
  • 50% : 1 établissement
  • 40% : 1 établissement
  • 8,3% : 1 établissement

Pour finir nous voulions savoir comment le travail et l’avis des enseignants avaient été pris en compte :
 Dans 13 cas sur 52 réponses exprimés le chef d’établissement a passé outre l’avis des enseignants.
 Les questions 9 et 10 avaient pour but de cerner le rôle du jury départemental, qui rappelons-le, est souverain.

  • Dans 44 établissements sur les 47 pour lesquels nous avons pu avoir cette donnée le jury départemental n’a pas tenu compte de l’avis de la validation A2 :
  • dans 17 établissements aucun élève n’a eu le DNB sans avoir la validation A2 en LV (dans un établissement les collègues ont dit avoir volontairement été indulgents),
  • dans 1 établissement 85 élèves ont eu le DNB sans avoir la validation A2 en LV,
  • dans 1 établissement : 20 élèves ont eu le DNB sans avoir la validation A2 en LV,
  • dans 2 établissements : 16 élèves ont eu le DNB sans avoir la validation A2 en LV,
  • dans 1 établissement : 14 élèves ont eu le DNB sans avoir la validation A2 en LV,
  • dans 1 établissement : 11 élèves ont eu le DNB sans avoir la validation A2 en LV,
  • dans 4 établissements 10 élèves ont eu le DNB sans avoir la validation A2 en LV,
  • dans 3 établissements : 5 élèves ont eu le DNB sans avoir la validation A2 en LV,
  • dans 1 établissement : 4 élèves ont eu le DNB sans avoir la validation A2 en LV,
  • dans 3 établissements : 2 élèves ont eu le DNB sans avoir la validation A2 en LV,
  • dans 4 établissements : 1 élève a eu le DNB sans avoir la validation A2 en LV,
  • dans 6 établissements : il y en a eu mais sans précision du nombre,
  • Ne sais pas : 3.

Dans quelques cas le jury départemental a tenu compte de la validation en LV pour attribuer le DNB aux élèves puisque :

  • dans 1 établissement : 9 élèves n’ont pas eu le DNB, alors qu’ils l’auraient eu sans la prise en compte de la validation A2,
  • dans 1 établissement 3% des élèves n’ont pas eu le DNB ,alors qu’ils l’auraient eu sans la prise en compte de la validation A2,
  • dans 2 établissements 4 élèves n’ont pas eu le DNB, alors qu’ils l’auraient eu sans la prise en compte de la validation A2,
  • dans 2 établissements 6 élèves n’ont pas eu le DNB, alors qu’ils l’auraient eu sans la prise en compte de la validation A2,
  • dans 1 établissement 1 élève n’a pas eu le DNB, alors qu’il l’aurait eu sans la prise en compte de la validation A2,
  • Un collègue précise que 20 élèves de son établissement ayant été informés de leur non validation A2 en LV ne se sont pas présentés aux épreuves écrites - cet établissement a 90% de réussite au DNB.

La majorité des interrogés n’ont pas répondu à la question 10. Trois précisent qu’ils n’ont pas pu obtenir les données nécessaires pour répondre.

Conclusion

Parmi les commentaires recueillis, on sent une grande frustration chez les collègues. D’un côté ils se sentent désavoués quand leur avis n’est pas respecté, soit par leur chef d’établissement, soit par le jury « souverain ». De l’autre côté ils trouvent injuste qu’une matière soit éliminatoire pour l’obtention du DNB, ce qui aurait tendance à les rendre « indulgents ».

Nous devons légitimement nous interroger sur la valeur à accorder à cette validation A2 et ne peut-on présumer que cette situation préfigure ce qui va se passer quand il faudra que les élèves aient validé les 7 piliers du socle commun au palier 3 pour obtenir le DNB ?