Réaction de l’APLV sur le projet d’arrêté de dissolution de l’INRP

lundi 6 décembre 2010

L’APLV s’était associée à la pétition lancée pour la défense des missions de l’INRP ainsi qu’au communiqué de presse de ses signataires.

En tant qu’association d’enseignants, l’APLV a toujours été très fortement attachée attachée au développement et à la diffusion de la recherche pédagogique, en général comme dans son domaine d’expertise, l’enseignement des langues vivantes. C’est pourquoi elle désapprouve l’arrêté de dissolution de l’INRP et s’associe aux protestations des autres associations, des organismes et des syndicats qui dénoncent cette mesure.
À la fois inique et rétrograde, celle-ci s’inscrit dans le prolongement des décisions conduisant au démantèlement des IUFM, leur faisant perdre leur spécificité, ou à la suppression de fait de l’année de stage.
Le transfert des missions et du matériel de l’INRP à l’ENS de Lyon constitue une confiscation de la recherche pédagogique, ou du moins de ce qu’il en subsistera, ainsi que de ses archives, au profit d’un cercle très restreint d’enseignants-chercheurs et d’une minorité de futurs enseignants dont un grand nombre ne se destine pas à l’enseignement du second degré après la réussite au concours de l’agrégation. Or, une recherche pédagogique de qualité ne peut être réalisée qu’avec la participation active de l’ensemble des acteurs du terrain de tous les niveaux d’enseignement, qui ont toujours été à l’origine des innovations pédagogiques centrées par essence autour de l’apprenant et qui sont une des conditions de la réussite du plan grand nombre. L’INRP offrait à tous la possibilité de participer directement, et non seulement au titre de sondés ou d’observés, à des publications et travaux reposant sur cette expérience irremplaçable, voire de devenir ultérieurement experts ou chercheurs à partir de celle-ci. Cette intégration de l’INRP dans un organisme déconnecté des réalités du primaire et du secondaire leur fermera ces perspectives.

Dans le domaine des langues vivantes, cette mesure constitue un recul considérable. Elle s’inscrit dans l’autoritarisme ambiant, elle nie que les progrès de la didactique reposent sur le vécu professionnel des enseignants et son interaction avec la recherche.


Documents joints

Projet d'arrêté de dissolution de l'<span (...)