Le 20 mai 2011 paraissait sur le site du Nouvel Observateur une lettre d’un professeur de langues vivantes consacrée en grande partie au bilan « absolument catastrophique » des groupes de compétences imposés aux enseignants de langues de son établissement par l’inspection et l’administration.
Ce qui est décrit ne fait que reprendre ce qui se dit dans nombre de salles des professeurs et dans les groupes de discussions d’enseignants et beaucoup d’enseignants se reconnaîtront certainement dans la façon dont les groupes de compétences ont été mis en place dans l’établissement décrit par Jean d’Agnan, professeur de lycée.
Par contre ce qui pose problème dans ce texte publié sur le site du Nouvel Observateur c’est le lien qui est fait entre groupes de compétences et perspective actionnelle.
Nous citons à ce sujet Christian Puren, président d’honneur de l’APLV, et dont l’APLV partage entièrement l’analyse :
1) Il n’y a pas de lien structurel entre l’approche ou la perspective actionnelle (PA) et les groupes de compétences. La PA est ainsi mise en œuvre depuis plus de 5 ans en FLE sans que l’on ait jamais pensé, à ma connaissance, à y ajouter ce genre d’usine à gaz.
2) Il n’y a pas de lien structurel entre la perspective actionnelle et une tâche finale dont la réalisation serait « l’optique unique » et « le seul prétexte » du travail de l’élève. La PA propose un agir (qui peut être plus ou moins complexe, et on peut parfaitement imaginer plusieurs tâches qui soient des variantes de la même action) en tant que nouveau principe de cohérence de l’unité didactique, après d’autres principes qui se sont succédé dans le passé : un point de grammaire, un centre d’intérêt lexical, un document ou un thème culturel, une situation de communication. Mais cette unité didactique ainsi construite à partir d’une nouvelle cohérence (une tâche) continue à regrouper des domaines d’activité variés qui restent les mêmes que précédemment : découverte de la culture, réflexion sur la langue, travail sur les différentes composantes de l’activité langagière (CE/CO/EE/EO).
Nous invitons les lecteurs de notre site à lire en entier la
Réponse à la « Lettre d’un enseignant écoeuré » (Le Nouvel Observateur, 20/05/2011)
que Christian Puren a publié sur son blog le 24 mai 2011.
Kédem Ferré, professeur d’anglais en lycée expérimentant depuis plusieurs années le travail par compétences fait sur le site du Nouvel Observateur une réponse à Jean D’Agnan dans laquelle il tente d’éclairer la notion de groupes de compétences en précisant qu’il ne faut pas confondre groupes de compétences et groupes de niveaux.
Le dialogue se poursuit sur le site de l’hebdomadaire et sur le blog de Christian Puren.