L’audience est présidée par Madame Souad Ayada, présidente du CSP. L’APLV est représentée par sa présidente, Françoise Du. Sont également représentés le syndicat Action et Démocratie-CFE-GCC, le SNALC, le SNES-FSU.
L’objet de l’audience est le bilan de la première année de mise en place de la réforme Blanquer.
Madame Souad Ayada rappelle la fonction du CSP, instance indépendante auprès du ministre de l’Éducation Nationale, qui doit émettre des avis et formuler des propositions dans les champs de compétences couverts par les programmes. Le CSP n’a aucune charge d’évaluation au sein du Ministère.
En ce qui concerne les langues vivantes, le CSP est chargé de la mise en œuvre des programmes de seconde, première et terminale des lycées généraux, technologiques et professionnels. Peu de commentaires ont été faits en ce qui concerne la classe de seconde.
La mise en place des E3C en classe de première a suscité des remarques de tous les participants.
Ces épreuves communes sont prévues aux deuxième et troisième trimestres de l’année de première pour garantir l’égalité entre les candidats et les établissements scolaires.
L’ensemble des professeurs estime que la mise en place des épreuves de compréhension orale des E3C a posé beaucoup de problèmes du fait du manque de formation et de préparation des professeurs et des lacunes dans les attendus. De ce fait, les élèves n’étaient pas suffisamment préparés.
Les professeurs n’ont pas pu se concerter réellement. Il y a eu trop peu de formation par les IA-IPR.
Les promesses étaient alléchantes : une banque de sujets accessible à tous, des épreuves calibrées, une harmonisation assurée. La banque nationale numérique de sujets a été mise en place très tardivement, souvent en décembre. Les sujets ne cadraient pas avec les programmes, ce qui a créé des inégalités selon les régions.
Dans certains lycées les proviseurs ont choisi les sujets.
Le contenu et les thématiques des programmes ont été assez appréciés.
Les élèves devaient étudier 4 axes avant les premières épreuves. Cela semble trop ambitieux pour de nombreux professeurs.
La nouvelle spécialité Anglais, Monde Contemporain qui va ouvrir en terminale à la rentrée 2020 est critiquée car elle semble trop ambitieuse pour des lycéens. Il n’était pas souhaitable de créer une nouvelle spécialité qui fait doublon avec le cours d’anglais du tronc commun.
D’autre part on se demande pourquoi cette spécialité n’est proposée qu’en anglais
Par contre la spécialité LLCER a bien sa place et elle est appréciée.
L’ ETLV a aussi suscité des remarques car sa mise en place est complexe. Les binômes ne fonctionnent pas toujours et on retrouve une impréparation flagrante. D’autre part, l’horaire d’ETLV est pris sur le temps de cours. Il n’y a pas de petites économies !
L’épreuve orale d ETLV pose problème car il parait incohérent de traiter un document inconnu sans un minimum de préparation dans des classes de non spécialistes.
Des questions restent sans réponses : comment éviter le ‘butinage’ dans les spécialités ? comment gérer l’abandon d’une spécialité en fin de première, comment anticiper les échecs dans le choix des options ? Il y a un danger pour l’enseignement optionnel.
L’anglais est toujours plébiscité. On voit fondre la diversité des langues dans les lycées. On arrive au duo anglais-espagnol car les langues ne sont pas valorisées. Dans les régions frontalières, l’allemand et l’Italien perdent de plus en plus d’élèves. Comment valoriser les langues autres que l’anglais dans les apprentissages et les examens ?
Quelques mots ont été dits sur l’importance de l’enseignement professionnel et des programmes entreront en vigueur prochainement. Quid de la place des langues dans ce nouveau lycée professionnel ?