Compte rendu de l’audience de la Conférence des Associations de Professeurs Spécialistes au ministère sur la question de la « récupération du mois de juin »

samedi 9 septembre 2023

Une délégation de la Conférence des Associations de Professeurs Spécialistes a été reçue le 8 septembre par William Marois, chargé par l’ancien ministre de l’Education Nationale, Pap Ndiaye, d’un rapport sur le troisième trimestre au collège et au lycée. Au sein de la délégation, l’APLV était représentée par son secrétaire général, Jean-Luc Breton.

La Conférence a fait part de sa satisfaction de la récente décision ministérielle de reporter les épreuves de spécialité au mois de juin. C’était la revendication principale de notre collectif, comme l’APLV l’indiquait dans son communiqué du 1 septembre (https://www.aplv-languesmodernes.org/spip.php?article10061).

L’entrevue avec le recteur Marois a permis de faire l’inventaire de certains des motifs d’insatisfaction qui perdurent.

L’une des demandes de la Conférence, le rétablissement du sujet unique pour les épreuves de spécialité, a été évoquée. Pour des raisons d’équité entre les candidats, les professeurs ne peuvent se satisfaire de l’harmonisation de la notation telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui, à l’aveugle et par lots entiers de copies. La Conférence demande que l’on revienne à des épreuves nationales. Cela impliquerait un rallongement du calendrier des épreuves.

Une autre dimension de l’évaluation très gênante pour les correcteurs tient au fait qu’ils sont contraints de jongler sans cesse entre les grilles d’évaluation fournies et les préconisations de bienveillance à l’égard des candidats, ce qui entraine pour nombre d’enseignants une perte du sens de l’évaluation.

La question des programmes a été aussi abordée. La plupart des associations disciplinaires, dont l’APLV, les jugent encore trop lourds. L’APLV a rappelé sa revendication de refonte des programmes de la spécialité LLCER pour minorer le poids de la littérature et des beaux-arts et adapter les programmes au monde contemporain et à ses problématiques, puisque la plupart des lycéens intéressés par les langues ne poursuivront pas dans l’enseignement supérieur des études en littérature étrangère ou régionale. Une évaluation des programmes semble nécessaire, et la Conférence demande que les associations disciplinaires y soient associées.

La Conférence a également demandé une modification du calendrier de Parcoursup pour éviter la démobilisation prématurée des élèves de terminale au moment où ils reçoivent leurs résultats d’affectation dans l’enseignement supérieur.

En ce qui concerne le grand oral, la Conférence a rappelé sa revendication qu’un horaire soit dévolu à la préparation de cette épreuve, ne serait-ce que pour que les enseignants puissent aider leurs élèves à formuler des problématiques pertinentes et réduire les tentations de recours à des exposés disponibles sur Internet. Elle se félicite de la suppression de la partie de l’épreuve portant sur le projet d’orientation, qui donnait trop souvent lieu à la récitation d’un discours mémorisé ou à des épanchements impossibles à évaluer. La Conférence évoque aussi le problème de la constitution des binômes évaluateurs, avec un, voire deux membres du jury sans compétence fine dans la discipline traitée. L’APLV a souligné l’acuité de ce problème pour les langues et réitéré sa demande que les textes officiels fixent sans ambiguïté le statut des LVER : il faut qu’enseignants et élèves sachent sous quelle forme et quand l’emploi d’une langue autre que le français est possible lors de la passation du grand oral.

Pour le collège, la Conférence propose que les conseils de classe de la 6e à la 4e soient repoussés aux dernières semaines de juin. Elle suggère aussi que les collégiens de 3e puissent davantage être pris par des stages à cette période de l’année.

Monsieur Marois a été à l’écoute de la délégation de la Conférence des Associations de Professeurs Spécialistes, mais a rappelé à plusieurs reprises que son rapport, qui ne sera pas rendu public, a pour unique fonction d’éclairer le ministre dans sa prise de décision. Nous n’avons donc aucune garantie que nos propositions, qui, comme le montre le sondage réalisé pour les Etats Généraux du lycée, sont plébiscitées par les professeurs, seront entendues et reprises.