Lire ou dire des contes aux enfants est très important. Catherine de Loeper, psychologue et conteuse, était particulièrement bien placée pour l’expliquer au public du clic de l’APLV du 5 octobre.
Les contes ont une structure familière universelle : un jeune héros ou une jeune héroïne affronte au début le manque ou la perte, puis passe par un « chemin d’épreuves » avant une résolution qui est heureuse (Catherine de Loeper dit exclure de ses séances de contes ceux pour adultes d’Andersen, par exemple, qui se terminent mal). Ce chemin d’épreuves est une métaphore de notre chemin de vie et les contes, qui le mettent en scène, ont pour les enfants une fonction cathartique.
Catherine de Loeper, depuis des années, intervient dans des crèches, des écoles primaires, des associations de soutien scolaire, des médiathèques, particulièrement dans des quartiers multi-ethniques et peu favorisés, où les enfants, déstabilisés par leurs conditions d’existence et quelquefois par l’exil, ont besoin d’être aidés dans la construction d’une image de soi positive. Quand on est issu d’une culture étrangère, on a en effet une énorme difficulté à trouver où créer, pour reprendre le terme de Winnicott, un espace transitionnel, sécurisant et lisse. L’universalité des contes aide à l’apaisement des angoisses des enfants immigrés ou issus de l’immigration.
Un autre intérêt des contes est la variation au sein de l’universalité. Les noms des personnages, les animaux mis en scène, peuvent varier d’un lieu à l’autre et Catherine de Loeper travaille sur des recueils qui lui permettent de se servir de ces variations pour valoriser la diversité dans l’universalité. Une telle attitude lui semble nécessaire et bienvenue pour éviter une vision stéréotypique de l’étranger.
L’expérience de Catherine de Loeper au sein de l’Education Nationale lui a donné le regret que parfois, l’école soit réticente à faire entrer dans ses classes le conte et les conteurs, qu’ils soient, comme elle, semi-professionnels ou bien parents. Il y a, malgré tout, d’après des participantes au clic, dans certaines écoles une ouverture sur le conte allant de pair avec une sensibilisation aux cultures étrangères.
Le prochain clic sera donné par Séverine Wozniak, angliciste et spécialiste de l’enseignement dans le secteur LANSAD. Attention, ce clic aura lieu exceptionnellement un mardi, le mardi 14 novembre à 18.30 et aura pour titre "Enseigner les langues pour spécialistes d’autres disciplines, une vraie spécialisation pour l’enseignant de langue". Vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire en écrivant au webmestre de l’APLV : web@aplv-languesmodernes.org