Sur sa demande, l’APLV a été reçue le jeudi 16 novembre au ministère de l’Education Nationale par Madame Cécile Laloux, conseillère du ministre pour les affaires pédagogiques. La délégation de l’APLV était constituée de la présidente de l’association, Françoise Du, la vice-présidente, Jeanny Prat, et le secrétaire général, Jean-Luc Breton.
Cette prise de contact avec le cabinet du nouveau ministre avait pour but de l’informer de nos revendications pour le premier et le second degrés.
L’APLV a fait part de son sentiment d’insatisfaction par rapport à l’enseignement des langues à l’école élémentaire. Certains professeurs des écoles font un travail de grande qualité, mais, dans de trop nombreux cas, on a l’impression qu’il ne se passe pas grand-chose dans les classes. L’APLV fait part de son analyse de la nécessité qu’il y a de se débarrasser du mythe du bilinguisme et de s’orienter vers la valorisation des aptitudes et connaissance plurilingues des élèves afin de les éveiller à une conscience linguistique. L’association a aussi souligné l’importance qu’il y avait à mieux former les professeurs des écoles dans le sens d’une pluricompétence linguistique.
Pour le collège, l’APLV a déploré que les conditions de travail, la lourdeur des effectifs et les injonctions gouvernementales concernant l’orientation conduisent à une diminution des exigences en termes de contenu. Le discours actuel sur la nécessité de groupes de niveaux est une conséquence de la réalité insatisfaisante du collège, mais l’APLV réitère son refus du pilotage par des évaluations mécaniques. En particulier l’association a rappelé son refus d’Evalang, outil inadéquat parce qu’il évalue les collégiens sur des savoirs qu’ils ne travaillent pas en classe au moyen d’exercices dont ils n’ont pas l’habitude.
En ce qui concerne le lycée, l’APLV s’est félicitée de la décision du ministère de repousser les épreuves de spécialité du bac en juin, mais a fait état de problèmes qui subsistent quant à la réforme du lycée et du baccalauréat : les programmes de spécialité sont trop lourds et surtout trop orientés exclusivement vers les contenus littéraires et artistiques, alors que le pays a besoin de bons linguistes capables d’une ouverture sur le monde et le travail. L’APLV demande, pour l’anglais, la fusion des spécialités LLCE et Anglais Monde Contemporain en une seule, et, pour les autres langues, la conception de programmes tenant compte des deux angles d’étude. L’APLV a également rappelé sa demande de revalorisation de la LVC et d’amélioration des conditions de travail dans les cours de tronc commun (augmentation de l’horaire et diminution des effectifs).
Madame Laloux a écouté la délégation, pris des notes, mais n’a proposé aucune piste. Elle a rappelé l’existence de la mission « Exigence des savoirs », qui collecte des informations et proposera ses analyses au ministre, qui arrêtera sa décision en décembre dans le but de faire évoluer le système pour la rentrée 2024. Le ministre fera aussi des annonces en janvier sur le premier degré, pour une mise en œuvre à la rentrée 2025.