Compte rendu du clic sur « L’enseignement immersif du breton, de l’occitan et du haut-sorabe »

mercredi 13 mars 2024
 Françoise DU

L’enseignement immersif du breton, de l’occitan et du haut sorabe par Yelena Topalov, doctorante en sociolinguistique à l’ Université de Bordeaux.

Cette étude de terrain a pour but de comparer les différentes manières d’enseigner la DNL au collège et au lycée en discipline non linguistique minoritaire que peu d’enseignants connaissent et enseignent en langues régionales.
Les langues choisies pour cette étude sont le breton, l’occitan et le haut sorabe. Le haut sorabe est une des langues officielles dans les 2 länder de Saxe et de Brandebourg.

Yelena Topalov a choisi les matières enseignées par facilité selon les options des groupes de langues disponibles, c’est-à-dire le breton et l’occitan d’un côté, le haut sorabe et l’allemand de l’autre. Les enseignants qui ont participé à l’étude de terrain ont rempli au préalable un questionnaire de 50 questions portant sur le concept de la DNL et ce qui s’y rattache.

Les professeurs engagés dans cette formation possèdent différentes qualifications et enseignent leur matière dans la langue choisie .Certains enseignent au lycée général en DNL, d’autres sont autodidactes en langue régionale ou en apprentissage, d’autres sont locuteurs natifs.

En Occitanie , les calendretas sont des écoles où on pratique l’immersion et l’enseignement en langue occitane est gratuit en primaire .En Allemagne, le haut sorabe est langue obligatoire dans la Saxe et le Brandebourg.

L’observation de cours dans les classes a permis la collecte de données très utiles à l’étude de de terrain.14 entretiens ont été réalisés dans chaque classe en interaction. Il faut préciser que les cours sont observés sans intervention du contenu par l’observateur. Il reste à exploiter les entretiens qui sont en cours de traitement. Le but de projet est la revalorisation des langues dans le contexte politique et sociétal. La langue est très implantée dans la culture occitane et l’apprentissage du bilinguisme en immersion le montre bien.

Le haut sorabe offre aussi l’image d’une langue maternelle transmise par la famille de génération en génération (langue naturelle). Ces apprentissages en bilinguisme sont une aubaine pour perpétuer l’usage des langues et les faire vivre.

Le travail en petits groupes est plus souple et la présence ponctuelle de 2 enseignants aide les élèves à progresser et autorise l’erreur qui sera ensuite corrigée par une médiation bienveillante.

Cependant les problèmes existent. Les professeurs ne disposent pas de ressources pédagogiques suffisantes et ils sont contraints de créer tous leurs documents d’étude , le matériel pédagogique est difficile à obtenir. Les traducteurs sont rares et peu d’entre eux sont formés à ce type de travail. Les financements sont rares voire inexistants .L’élaboration de manuels est une tâche couteuse et complexe et la rédaction de manuels est chronophage.

L’évaluation, en Allemagne est différente suivant les länder. Chaque land peut avoir son propre protocole scolaire, l’allemand standard est la langue usuelle et la langue des examens. En Saxe et dans le Brandebourg il est possible de passer l’examen dans la langue maternelle (haut sorabe). Dans cette région un livret d’accueil est fourni à chaque élève qui entre au Gymnasium (lycée). En dernière année, avant l’entrée à l’ Université, les élèves ont la possibilité de présenter un travail sur un sujet de leur choix.