L’invitée de l’APLV pour le « clic » du jeudi 2 décembre était Marie-Jeanne Verny, spécialiste de poésie occitane, co-secrétaire de la FELCO et adhérente de l’APLV.
Marie-Jeanne Verny a partagé avec les participants un plaidoyer vibrant en faveur de l’enseignement de la poésie, dont la langue rythmée, rimée à l’occasion, ouverte sur le rêve et les jeux, peut être ressentie par tous les amoureux des langues, à commencer par les enfants et, espérons-le, les collégiens et lycéens.
Pour développer son analyse de la production poétique en occitan des 50 dernières années, Marie-Jeanne Verny s’est appuyée sur l’anthologie de poésie dans les langues de France qu’elle a co-éditée avec Norbert Paganelli en 2019 (« Par tous les chemins », Ed. Le Bord de l’Eau). Elle a montré, poèmes à l’appui, le dynamisme, la richesse et la force d’une poésie vivace, portée par une poignée d’éditeurs militants.
La poésie occitane s’inspire évidemment des terres où elle naît, et la dimension géographique est partout présente, à travers des pays, des toponymes, des ancrages dans des lieux, ruraux ou urbains. Mais ce n’est pas une poésie enfermée dans le paysage, elle est universelle, évoque l’amour et la mort ou la nostalgie du passé. Elle est aussi militante, et appelle à la solidarité et à la fraternité.
Même si elle peut être érudite, la poésie en langue d’oc est marquée par l’oralité, puisque la plupart de ses locuteurs l’ont apprise au contact d’anciens qui ne l’écrivaient pas. Elle s’enrichit de la force du parler populaire ou des chanteurs qui, depuis les années 60, la font vivre et revivre, avec un renouveau récent grâce aux groupes de jeunes musiciens.
Le prochain clic de l’APLV aura lieu le jeudi 16 décembre et sera consacré au rapport à la terre en Amérique du Sud.