Annemarie Dinvaut, qui intervenait dans le « clic » de l’APLV du 15 juin, a dans un premier temps expliqué la genèse de la notion de « bientraitance linguistique ». Ce concept est né en quelque sorte au croisement de deux autres notions, la « bienveillance », utilisée dans les domaines du « care » et prescrite dans le monde professionnel, et la « maltraitance ». Pour Annemarie Dinvaut, faire appel à des notions de bioéthique lorsqu’on traite d’enseignement des langues s’impose, puisqu’il importe de donner un cadre juridique, « d’encadrer », des pratiques, pas forcément de manière institutionnelle, mais « pour notre propre conscience intérieure ».
Annemarie Dinvaut rappelle que « la meilleure des lois ne fonctionne pas s’il n’y a pas d’attention au réel ». La bientraitance est donc pour l’enseignant une série de « petits défis quotidiens », la prise en compte et le respect de l’apprenant dans ce qu’il est et comment il se représente. Il s’agit en fait de « faire en sorte que les élèves se sentent bien ».
Certes, dans les classes, la bientraitance existe déjà (et a toujours existé), mais il s’agit d’encourager les enseignants à tenir compte toujours davantage de la nécessité de respecter et d’autonomiser leurs élèves. Annemarie Dinvaut évoque quelques pistes pratiques : la prise en compte des langues d’origine des élèves, la nécessité de mettre en place des « activités bientraitantes », l’acceptation de nos propres limites et de notre ignorance, l’importance de représenter dans nos supports de cours l’ensemble de la société dont on étudie la langue (et pas seulement des familles blanches, unies, vivant en ville et travaillant dans le secteur tertiaire).
Le clic du jeudi 15 juin était le dernier de l’année 2022-2023. Retrouvez les clics de l’APLV l’année prochaine, avec une programmation variée (enseignement, éclairages politiques, sociolinguistique, langues et cultures régionales). Valérie Lemeunier, de France Education International, sera notre première intervenante le jeudi 21 septembre à 18.30, sur le thème de la formation des enseignants de français au Maroc. Vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire en écrivant au webmestre de l’APLV : web@aplv-languesmodernes.org
En complément le travail de formation de Zahra Zalim (cf. la pièce jointe).