Lors de la mise en place de la réforme du lycée, nous avions sollicité une entrevue auprès du Ministre de l’Éducation Nationale, Luc Chatel. Un de ses conseillers nous avait reçus en février 2010. À l’époque, nos revendications portaient sur le contenu même de cette réforme mais aussi sur l’absence de précisions quant au futur baccalauréat, aboutissement inéluctable, à nos yeux, de cette nouvelle vision du second cycle. Lors de cette entrevue, il nous avait été clairement indiqué que l’APLV pouvait tout à fait être force de propositions sur ce nouveau baccalauréat et que nous serions entendus si nous le souhaitions. Nous avons alors mis en place une commission « Bac » pilotée par Michel Morel et Françoise Du. Leurs réflexions présentées en bureau, comité et AG ont servi de base à une nouvelle demande d’entrevue qui s’est déroulée le 12 mai dernier. Jean-Marc Delagneau, Françoise Du et Michel Morel ont donc rencontré Christophe Kerrero et Raphaël Muller, tous deux conseillers du ministre. Les positions de l’APLV ont été réaffirmées, notamment sur la nécessité d’évaluer l’oral avec le souci de préserver l’anonymat des candidats. À l’évidence, l’oral est redevenu une priorité du ministère avec en arrière-plan le Contrôle en Cours de Formation comme modalité privilégiée d’évaluation. Nos collègues ont précisé la nécessité d’évaluer séparément les compétences dans chacune des activités langagières et ont suggéré la possibilité de recourir à un sujet unique lorsque les contenus culturels sont les mêmes, avec une grille d’évaluation pour chaque niveau. D’autres points ont été abordés comme l’enseignement précoce des langues, la place des langues régionales dans le système éducatif, les missions du Comité stratégique des langues, entre autres. Le compte rendu détaillé de cette rencontre est accessible sur notre site.
S’agissant du Comité stratégique des langues, il a été mis en place par le ministre Luc Chatel à l’issue du dernier salon Expolangues, et il a pour mission de faire des propositions qui permettront de donner une impulsion nouvelle à l’apprentissage des langues en France. L’APLV devrait prochainement rencontrer les membres de ce Comité afin de leur faire part de notre vision sur ce qui constitue notre métier d’enseignant de langues. À suivre…
Au nom de notre association, je voudrais rendre un hommage à Michel Arrouays qui nous a quittés le 26 mars dernier. Il était enseignant d’Anglais et a rejoint notre association dès 1973, où il a participé au Comité en tant que membre. En 1975, il est devenu Secrétaire Général succédant à Claude Arnoux et l’est resté jusqu’en 1983. Le président était alors Gérard Hardin. Il a ensuite travaillé avec Pierre Moreau. Il était chargé au sein du Comité des relations avec les Régionales ainsi qu’avec les organismes de formation continue ; de plus, il s’intéressait à la diffusion de l’information et, à ce titre, il avait émis l’idée d’une tribune libre dans le journal Le Monde.
Il a écrit de nombreux articles et comptes rendus, contribuant ainsi à notre réflexion collective sur les langues, bien sûr, mais aussi sur notre association et sa pérennité. Il s’inquiétait de la survie de certaines régionales et suggérait même d’acheter, au nom de l’APLV, des magnétoscopes pour les conseillers pédagogiques afin de nous faire connaître. On peut également citer des numéros des Langues Modernes auxquels il a participé, notamment un article dans le numéro 2 de 1978, rédigé avec un collègue de Saint-Cloud, et intitulé : « Place, rôle et pratique de l’enseignement des langues : pour une nouvelle approche ». Ou encore son rapport de Secrétaire Général publié dans le numéro 1 de 1980 présentant ses interrogations sur l’APLV et son avenir… À relire, nul doute. On retiendra de lui ses interventions pertinentes lors des réunions de bureau et de comité. Il a recruté nombre d’adhérents actifs dans l’association et est à l’origine des rencontres d’anglicistes à Pau en septembre 1980.
Je vous souhaite de bonnes vacances d’été.