L’année 2019 est déjà bien amorcée, et je vous remercie pour votre fidélité à la revue de l’APLV et pour votre contribution à l’avancement de la réflexion sur les langues. La richesse et la variété des articles publiés témoignent de l’importance des langues dans le monde.
Suite à la dernière assemblée générale qui s’est tenue le 17 novembre 2018, l’APLV a le plaisir d’accueillir trois nouveaux administrateurs : Georges Bê Duc, professeur de chinois, Régine Dautry formatrice en FLE et Marie-Pascale Hamez professeure de FLE, ce qui diversifie notre palette de talents.
Un autre point fort de l’année 2018 : ce même 17 novembre l’APLV a organisé une demi-journée d’étude sur l’actualisation du CECRL, suite à la publication du volume complémentaire.
Trois intervenants avaient été sollicités pour cette rencontre. Francis Goulier, IGEN honoraire, avec l’expertise qui est la sienne, a présenté les perspectives ouvertes par la publication du volume complémentaire du Cadre Européen des Langues. Véronique Repeczky, enseignante d’anglais, a fait état de la perception des changements introduits par la publication du Cadre chez les enseignants. Michèle Valentin, depuis son expérience d’IA-IPR d’anglais et de chercheuse, a mis en évidence quelques-unes des répercussions qu’a eues le Cadre sur les pratiques pédagogiques au quotidien.
La réforme du second cycle, contestée dans la rue inquiète aussi les professeurs de langues vivantes à divers titres.
Tout d’abord, les programmes publiés ne sont pas en cohérence avec les annonces et les consultations faites au long de l’année 2018. De plus les postes en LVER sont en diminution très sensible, ce qui va en conséquence augmenter les effectifs dans les classes et supprimer des enseignements. Cette mesure est en contradiction avec les discours d’ouverture aux langues, à l’Europe et au monde, du président de la République.
Les réformes se succèdent et la dernière ne semble pas très favorable aux LVER. On assiste à une mécanisation de l’enseignement selon un « tronc commun » minimaliste au lycée général et au lycée technologique sur lequel se greffent des « spécialités » qui auront un impact sur les choix de langues possibles. Les élèves des gros établissements scolaires seront favorisés et les autres seront pénalisés car ils devront trouver dans les « bassins » des établissements dispensant les options spécifiques qu’ils désirent suivre.
On nous répète à l’envi que la maitrise de plusieurs langues représente un avantage de taille pour l’avenir professionnel de nos élèves et étudiants, or les choix possibles d’options en langues ne semblent guère permettre aux élèves de viser des carrières à l’international et de profiter d’une mobilité professionnelle à l’échelle européenne et mondiale.
Le temps n’est pas encore venu d’une vraie politique des langues qui sont maintenues à une portion congrue de 2h voire 1h30 en sections technologiques, seule la spécialité « Langues, littératures et cultures étrangères bénéficiant d’un horaire décent. De plus, il avait été promis une vraie réflexion sur l’évaluation des langues et une concertation à ce sujet au niveau ministériel. Au lieu de cela, on nous laisse sans informations précises sur les épreuves du baccalauréat. La lenteur des décisions sur cette question est d’autant plus gênante que, par ailleurs, le gouvernement ne craint pas de proposer des certifications au rabais, sous-traitées à des officines privées à but lucratif, qui ne correspondent pas aux exigences pédagogiques affirmées dans les programmes de langue.
Je vous souhaite une bonne lecture de cette livraison des Langues Modernes consacrée à l’intermédialité.
La note de la présidente - 1/ 2019, par Françoise Du
mercredi 20 février 2019