L’année 2020 est déjà bien amorcée et je vous remercie pour votre fidélité à la revue de l’APLV et pour votre contribution à l’avancement de la réflexion sur les langues. Cette nouvelle année coïncide avec la mise en place de la réforme du lycée et je vous propose une petite réflexion sur le terme « réforme » que l’on rencontre souvent dans la presse et les média.
Définition du mot réforme : « changement profond réalisé sans violence dans le cadre institutionnel existant » : la définition de ce mot nous intéresse en ce moment d’agitation sociale autour de nombreux sujets, dont celui de la réforme de l’enseignement en cours.
La réforme de l’éducation devrait être appliquée selon un large consensus social car il est évident que tous les échelons de la société de la maternelle à l’université sont touchés. On peut se poser la question de savoir si cette réforme est nécessaire. N’oublions pas que nous vivons au pays de la réformite aigüe, où s’enchainent une à une les réformes du collège, de l’école primaire, du lycée, du bac et de la maternelle, mobilisant contre elles enseignants et parents. Dans un monde idéal cette réforme éducative serait nécessaire pour mettre à jour les méthodes d’enseignement ou pour adapter les contenus à l’évolution de la société. On ne contredira pas la nécessité de proposer de nouvelles manières d’utiliser l’Internet et les outils numériques dans l’éducation et les apprentissages scolaires.
Mais la politique actuelle dans l’enseignement impose aux professeurs d’innover et de rénover avec des moyens qui se réduisent à une peau de chagrin. La politique dite « curriculaire » est toujours très ambitieuse mais quelle réussite pour l’apprentissage des langues quand les groupes-classes s’alourdissent alors que les heures destinées aux apprentissages se réduisent ? D’autre part l’évaluation ponctuelle en cours de formation ressemble à un simulacre. Il en va de même dans les études supérieures et à l’université. Cherche-t-on partout à bâtir une école qui soit commune à tous les élèves, et avec quelles finalités ? Nous devons y réfléchir. L’APLV continuera d’œuvrer en faveur des langues.
Le 23 novembre le séminaire 2019 de l’APLV s’est déroulé au Lycée Racine à Paris sur le thème : « Rapports entre médiation, traduction et perspective actionnelle ». Trois intervenantes avaient été sollicitées. Astrid Guillaume de l’Université Paris-Sorbonne, spécialiste de sémiotique et de traduction, a présenté différents exemples d’utilisation de la traduction dans l’enseignement supérieur et les usages qui en découlent en traductologie.
Julie Sibony, traductrice et réalisatrice, a présenté différentes facettes du métier de traducteur et le travail qu’elle réalise en marge de ce métier dans les établissements scolaires en organisant des ateliers de traduction à tous les niveaux, de la maternelle à la terminale au lycée général et professionnel.
Geneviève Zarate de I’INALCO, spécialiste de FLE et de sciences du langage, a démontré l’importance de la médiation, qui n’est pas un concept nouveau mais qui apparaît pour la première fois dans les programmes officiels, chez les acteurs sociaux tout en soulignant les imperfections et les lacunes du Cadre européen pour les langues dans ce domaine.
Ce séminaire a bien souligné le fait que l’apprentissage et le travail de plusieurs langues représente un avantage de taille pour l’avenir professionnel à l’international de nos élèves et également de nos étudiants au niveau de l’université et des grandes écoles.
Je remercie les intervenantes et les organisateurs de la journée d’étude, Jean-Luc Breton en particulier qui a énormément contribué au succès de cette journée, ainsi que tous les membres du bureau de l’APLV.
Jean-Luc Breton a représenté l’APLV à la conférence des associations de spécialistes au ministère dans le but d’obtenir des améliorations à la réforme des lycées.
J’ai été invitée à participer au comité de pilotage de la semaine des langues et j’espère que cette ouverture permettra de motiver les élèves et leurs parents et de créer une cohérence linguistique dans le système éducatif afin de redonner une place digne de ce nom aux langues vivantes étrangères et régionales.
Bonne lecture de cette nouvelle livraison des Langues Modernes qui traite des enjeux de la comparaison pour les didactiques des langues vivantes.
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La note de la présidente 1/2020, par Françoise Du
mardi 10 mars 2020